Confinement, le Maître du Monde ne s’est jamais autant dévoilé. Paracha Vaykra. Réouven Carceles
Confinement
*
Pour la Réfoua Chéléma des malades du Virus Covid 19 (liste dans ce lien vous pouvez rajouter des noms à la liste en remplissant un formulaire)
*
Rejoignez notre Canal Telegram silencieux ouvert à tous
*
Chaque message que véhicule la Paracha a un rapport avec les événements de la semaine correspondante…
Dans la Paracha de la semaine, Vaykra, la Torah décrit les quatre types de sacrifice d’animaux (Korban) : « la Ola (sacrifice par le feu) », « Chelamim (sacrifice de paix) », « Hatat (sacrifice expiatoire) », et « Acham (offrande pour délit) ». Il est important de comprendre l’idée qui se cache derrière ces différentes offrandes. A ce titre, si on se place au niveau le plus simple (Pchat), cela indique que l’animal est sanctifié et amené près de D. au moyen de la procédure de sacrifice. Mais, si on se place au niveau le plus élevé, la succession d’actes accomplis par le propriétaire de l’offrande est d’amener la bête au Beit Hamikdach, et avouer ses fautes en s’appuyant sur l’animal, à regarder les Cohanim l’offrir sur l’autel, le but étant de rapprocher le propriétaire de D. En effet, l’idée de l’offrande se trouve dans cette procédure. A ce titre le Ramban nous dit que le vrai but et que lorsqu’un homme voit la façon dont on asperge le sang de la bête et dont on brûle ses membres, il pensera qu’il aurait dû subir cela à cause de ses fautes ; c’est donc une bonté de D. que de prendre l’animal à la place de la personne (Transfert). Seulement le Chem Michemouel explique que de même que la force agissante du rapprochement entre l’homme et D. est l’offrande, de même il existe dans le monde des forces opposées qui tentent de mettre en pièces ce lien particulier. Il poursuit en expliquant qu’elles sont connues sous le nom des « quatre royaumes ». Chacune de ces nations : les royaumes de Babylone, de Médie, de Grèce et d’Edom, qui, à différentes étapes de l’histoire juive, ont opprimé le Klal Israel, et chacune d’entre elles représente d’une façon ou d’une autre, une tentative de destruction de la relation entre D. et nous-mêmes. Chacune d’entre elles tenta d’empêcher le Klal Israël (le peuple d’Israël) d’accomplir les Mitsvot. Il nous faut donc comprendre et approfondir cela et comprendre le message de cette section et le lien avec les événements d’aujourd’hui.
Le Chem Michemouel explique cette notion selon laquelle les membres du Klal Israel sont avant tout des représentants de D. et que les nations importantes s’y opposant occupent une place essentielle dans notre vision du monde. D’après les Kabbalistes, les quatre nations s’élèvent en fait contre les quatre lettres formant le nom de D. : youd, et hei, et vav, et hei. Ce qui exprime clairement l’idée que la résistance opposée par les nations au Klal Israël est véritablement une opposition à D. Il nous faut comprendre aussi en parallèle que les quatre plus grands piliers de l’humanité : les Avot (Avraham, Yits’hak et Yaacov) et David Hamélekh sont également considérés comme des antithèses de ces nations. Pour comprendre cela, il nous faut examiner un autre point que tout le monde connait.
La Guémara (Arakhin 15b) nous dit : Il était enseigné dans l’école de Rabbi Yichmaël : « toute personne qui dit du Lachon Hara (parle mal de son prochain) augmente ses fautes de la même façon que si elle commettait les trois fautes graves qu’on ne doit jamais commettre même sous peine de mort : l’idolâtrie, l’immoralité sexuelle et le meurtre ». Chacune de ces quatre nations s’est spécialisée dans l’une de ces quatre fautes graves et par opposition, le Klal Israël est construit sur de grands hommes comme décrit plus haut et dont la nature était de faire obstacle à ces graves transgressions. Avraham réussit à triompher de l’immoralité sexuelle. Sa sainteté était si grande que comme nous l’explique Rachi (Beréchit 12,11), il n’avait pas réalisé que sa propre femme était belle. Nous voyons que Yts’hak excella à vaincre l’idolâtrie en raison du fait qu’il était prêt à se sacrifier pour D., ce qui incarne le choix de se dévouer entièrement à Sa volonté plutôt que se livrer à l’idolâtrie. Ya’akov surmonta le mal que constitue le meurtre. Il est celui qui donné naissance aux douze tribus d’Israel, et toute sa descendance est parfaite, de plus il a été très prudent lors de ses propres activités procréatives. (Chabbat 56b) et un échec dans ce domaine nous disent Hazal, est considéré comme similaire au meurtre. Finalement, David Hamelekh se distingua par le bon pouvoir de la parole, comme le montre son chef d’œuvre du Livre des Téhilim (psaumes), les plus belles louanges faites à D. En fait, David constitua la dernière étape dans le processus de réparation entamé par Avraham, et si tout s’était poursuivi comme prévu, alors l’étape ultime de l’histoire aurait été atteinte. L’homme et D. auraient vécu en parfaite harmonie et toutes les barrières élevées par les fautes auraient été enlevées. En effet, Hazal (nos maîtres) expliquent dans le midrach (sho’har 7,8) que si David Hamélekh n’avait pas écouté du Lachon Hara contre lui-même, des armées du roi Saul qui de ce fait perdirent leur bataille contre les philistins, le royaume de la maison de David n’aurait pas été partagé et si Israël ne s’était pas adonné à l’idolâtrie, nous n’aurions pas été exilés de notre terre. Il est vrai que sa faute était très légère, mais il n’en demeure pas moins que, afin d’effectuer une réparation complète, David devait être absolument parfait et exempt de Lachon Hara. Hélas nous voyons que jusqu’à ce jour ce n’est pas le cas. Alors quel est le remède ?
Nous avons vu que les Avot (Avraham, Its’hak et Ya’akov) et David sont le symbole de la victoire sur les quatre forces anti-spirituelles les plus puissantes du monde. Mais en raison du fait que nul n’était plus compétent que les Avot et David Hamelekh pour vaincre ces forces, nous devons nous aussi les imiter du mieux possible afin d’assurer notre propre développement spirituel et réparer nos propres fautes Et puisque, comme nous l’avons expliqué, le but des offrandes est de rapprocher l’homme de D, ainsi le Sforno nous l’explique en disant que ce que l’homme offre en réalité c’est sa soumission à D. et son cœur brisé, c’est cela le vrai sacrifice. Comment comprendre cela ?
En réalité, nous avons vu qu’il y a quatre types d’offrandes comme expliqué plus haut, et chacune d’entre elles correspond à l’une des personnalités. Comme expliqué ci-dessus, Yts’hak qui était disposé à se sacrifier complètement sur l’autel représentait la victoire sur l’idolâtrie. Il est bien entendu que nous savons que l’idolâtrie a pour caractéristique d’attribuer faussement un pouvoir à une force autre que D. La ‘Ola qui est apportée pour expier les mauvaises pensées a pour rôle de réparer cette faute. Le ‘Hatat, quant à lui, est apporté pour racheter les fautes d’immoralité sexuelle. En fait, le ‘Hatat est apporté pour une faute commise par inadvertance, le corps seul ayant été impliqué. Avraham qui excellait à surmonter l’instinct d’immoralité, en est l’incarnation. Le Chelamim qui est le sacrifice de paix ou complet, est représenté par Ya’akov qui est l’incarnation de l’homme parfait et/ou achevé. Enfin, le Acham, c’est David Hamelekh qui en est la représentation, lui qui possédait à la fois les caractéristiques d’Avraham (correspondant au ‘Hatat) et celles de Its’hak (‘Ola). Nous voyons donc que chacun des quatre types d’offrande permet au Klal Israel de se rapprocher un peu plus de son objectif : la proximité avec D. grâce à l’annulation de soi et de ce fait, abolir les barrières symbolisées par les quatre nations et les quatre fautes qui font obstacle à cette relation.
Chacun peut arriver à cette relation avec D., nous devons aussi imiter au mieux les Avot (Patriarches) et David Hamelekh pour nous développer et réparer nos erreurs. Simplement nous savons que de nos jours nous n’avons pas de Beit Hamikdach, et nous ne pouvons plus offrir de Korban. C’est pour cela que pour rejoindre le Sforno, le Haktav Véhakabbala nous explique, qu’aujourd’hui, le vrai sacrifice est que l’homme annule sa volonté personnelle et la mette au service du créateur, de sorte que toutes ses forces spirituelles et physiques soient désormais soumises à la seule volonté de D.
Nous vivons en ce moment des situations très complexe, à travers le monde, le Maître du Monde ne s’est jamais autant dévoilé, il nous envoie un virus qui menace notre planète, à nous d’en accuser réception, de comprendre le message et nous renforcer dans notre service divin. En effet, le Rambam nous dit que tout juif est animé d’une volonté réelle d’accomplir toutes les Mitsvot de la Torah et de s’éloigner de toutes les fautes. Mais son mauvais penchant ne le laisse pas en paix et l’astreint à faire le mal. Nous voyons que dans la Paracha H’ahodech que nous venons de lire (Chabbat dernier, Chemoth, 12,7), qu’Hachem demande au Klal Israel de prendre du sang, et d’en mettre sur les deux poteaux et sur le linteau, sur les maisons dans lesquelles ils mangeront. Plus loin (verset 12), Hachem nous dit qu’il passera dans le pays d’Egypte cette nuit-là, au-dessus des maisons, le sang sera un signe sur les maisons, il passera au-dessus de nous. C’est exactement la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, Hachem nous a mis dans les maisons, tous sans exception, le monde entier est confiné, juste au moment où la torah dans cette Paracha nous demande précisément de respecter le jour du Chabbat, Hachem veut nous montrer que c’est lui qui gère tout. Chacun doit comprendre le message du divin.
Hazal expliquent dans la Guemara (Chabbat 118 a) que si tout Israel avait observé le premier Chabbat, aucun peuple ni nation n’aurait eu de pouvoir sur lui et que si tous les juifs observaient deux Chabbat consécutifs, ils seraient immédiatement rachetés. Un peu plus loin (Chabbat 119 b), il est rapporté que Jérusalem fut détruite à cause de la profanation du Cabbat, nous venons de passer un Chabbat où le monde entier était confiné. Le Rambam nous dit que si une mauvaise pensée pousse un homme à renoncer à l’accomplissement d’une Mitsva ou à commettre une faute, on le force à accomplir cette Mitsva ou à s’éloigner de cette faute. Ce n’est pas appelé « le forcer » mais, au contraire, vaincre la mauvaise pensée qui veut le contraindre à faire le mal, Hachem nous a mis de force dans cette situation. Nous venons de passer tous un Chabbat enfermés dans nos demeures, le riche comme le pauvre, tout le monde est au même stade, le pouvoir a les mains liées, l’économie est au plus bas, personne ne comprend ce qui se passe, Hachem veut nous envoyer un message, de respecter le Chabbat et faire Téchouva, tout le monde peut comprendre cela, même les non juifs l’ont compris.
Chacun doit changer, chaque petit acte que chacun prend sur lui ou sur elle amène un supplément de conscience dans le monde et allège les décrets. Il est évident qu’on n’attend pas des avancées spectaculaires ou se mettre au niveau des Avot et de David Hamelekh, au contraire, mais juste une petite prise de conscience. Il faut prendre conscience de cela dès ce prochain shabbat, et la Michna explique que justement celui qui connait sa place c’est celui qui se connait lui-même, une personne comme cela peut acquérir la Torah à son niveau. On le voit dans la Paracha Ytro. Hachem dit à Moché de se séparer trois jours, sur place Rachi explique que celui qui veut se rapprocher de D, doit rester à sa place, chacun avait un niveau dans cette montagne, et chacun devait rester à sa place. C’est une condition pour la Torah, on voit que certains se sentent plus élevés et veulent s’approcher plus, mais dans la vie on ne peut pas sauter les étapes, on doit rester à sa place. Le Rav Wolbe explique que celui qui abandonne son niveau (sa place) s’éloigne de lui-même. Justement on voit cela dans la Téchouva (retour vers D) où les gens grâce à D. reviennent vers Hachem, mais ils veulent aller trop vite, et cela ne tient pas. Il faut faire les choses progressivement, petit à petit, il ne faut pas passer d’un extrême à l’autre, mais ramener les choses à soi, ne pas oublier qui on est. La Téchouva c’est justement apprendre qui tu es, et identifier tes qualités et tes défauts, c’est cela que nous demande Hachem, de faire un peu plus, de changer petit à petit chacun à son niveau. Chacun doit, Chabbat prochain, prendre sur lui de respecter Chabbat (ou de mieux le respecter), chacun est capable de cela, Comment ? en s’appuyant sur les forces et les capacités enfouies en nous c’est-à-dire en dépassant ses limites naturelles, comme l’ont fait les Avot et David Hamelekh, parce qu’ils ont réussi à se soumettre, ils ont compris que seul D gère le monde. Le Rav Wolbe nous dit à ce titre, qu’il y a une seule chose chez l’homme qui n’a pas de véritable frontière, c’est son cœur, Hachem a créé l’homme de telle sorte que la profondeur de son cœur puisse dépasser toute limite, nous voyons cela dans la vie de tous les jours, que dans chaque chose pour réussir on y met le cœur, sinon c’est impossible d’arriver à quoi que ce soit. On le voit dans le travail, le sport, l’étude, chaque chose faite avec le cœur aboutit, sinon cela ne tient pas. Le Baal HaTanya nous dit qu’il en est de même avec Hachem, il faut le cœur…
Nous voyons cela chez Betsalel, D. l’avait choisi pour être le maître d’œuvre du tabernacle, il comprenait les mystères de tous les éléments du tabernacle bien qu’il n’eût que treize ans. Le Hidouchei Harim, nous dit qu’il pouvait pénétrer le cœur le plus dur grâce à sa sagesse tant elle était grande, mais ce sacrifice de soi, dont il a fait preuve n’est possible que lorsqu’on laisse de côté tous les calculs et les approfondissements. C’est lorsqu’on abandonne les réflexions superflues qu’on mérite la connaissance. Chacun peut y arriver, le Hovot Halevavot, le dit : même si le Cœur est potentiellement infini, il est possible de le boucher à l’image de ce que la torah nous dit sur la nourriture non cachère par exemple « vous vous rendrez impurs par eux » (ce qui bouche le cœur). Il faut faire attention à cela. Chaque personne peut faire un petit effort, sur la nourriture par exemple, ou les femmes qui n’allument pas les bougies de Chabbat peuvent le faire, faire attention à tout cela, chacun peut y arriver Chabbat prochain, et quand bien même cela serait difficile, alors il faut implorer Hachem et lui demander de l’aide.
Chabbat Chalom
*
Fin de l’article « Confinement, le Maître du Monde ne s’est jamais autant dévoilé. Paracha Vaykra. Réouven Carceles » mis en ligne 24 mars 2020.
*
Pour retrouver tous les cours de Réouven Carceles sur notre site
Retrouvez le texte de la Paracha sur Sefarim.fr
*
Cet article vous à plu ? Notre site vous apporte les connaissances qui vous sont utiles ? Peut être souhaiteriez vous contribuer un peu à la vie de notre site. Quelques euros pour le Jardin de la Torah, nous serons partenaires dans le Zikouy Harabim (faire bénéficier un grand nombre de la lumière de la Torah)
Merci d’avance !!