Parachat Shélah Lékha – Itsik Elbaz
Leilouy nichmat Méir Barou’h Morde’hai Ben Miryam
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Parachat Shélah Lékha
Parachat Shélah Lékha – Itsik Elbak
ויציאו דבת הארץ (במדבר יג’, לב’)
Et ils décrièrent ce pays (Nombres 13 ; 32)
La paracha de Shélah Lékha nous relate cette semaine que Moché envoie douze individus, ou plutôt personnalités, considérés comme Cacher selon les mots de Rachi, pour explorer la Terre de Canaan, la Terre que H.achem a choisi de donner à Ses enfants. S’ensuit alors l’histoire connue où les explorateurs, revenus de leur périple de quarante jours, découragent le peuple de rentrer et conquérir cette Terre car celle-ci est peuplée de géants et dévorent ces habitants. Cet incident majeur fait tomber le décret sur les enfants d’Israël : Ceux-ci sont condamnés à errer dans le désert durant quarante ans et à périr, mais leurs enfants, eux, pourront rentrer en Terre Sainte.
La faute des explorateurs a empêché un peuple entier de rentrer sur sa Terre. Mais comment la faute de dix personnes isolées a-t-elle influencé les Anciens et le reste du peuple ? Aussi, en quoi cette faute était-elle plus grave que le veau d’or (jusqu’à aujourd’hui, nous avons des retombées de ces incidents survenus dans le désert. De plus, le veau d’or a causé 3000 morts alors que la faute des explorateurs a causé la mort aux 600.000 juifs du désert) ?
Le maitre incontesté du lachone ara, le ‘Hafets ‘Haim (Rabbi Israël Méïr HaCohen) écrit dans le Chemirat Halachone que la faute des explorateurs résiderait dans un fourvoiement très simple : Cette Terre s’acquiert avec un grand mérite et par les épreuves, comme nous le voyons dans le traité Béra’hot (5a). Ils voient donc Amalec ainsi que des géants sur cette Terre. Il est donc évident que pour les vaincre, il faudra être une personne très pieuse, car c’est grâce au mérite de Moché qu’ils remportèrent la guerre contre les Amalécites. Or, depuis la prophétie de Eldad et Meidad (survenu lors de l’épisode précédent), le peuple sait que Moché ne pourra rentrer en Israël et par conséquent les aider à guerroyer avec succès.
Et, de leur côté, il apparait que les enfants d’Israël ont déjà fauté par le passé (les révoltes pour la viande, le veau d’or …) et ils ne sentent pas aptes à vaincre leurs ennemis. Et pour les Anciens ? Ceux-ci se joignent au reste du peuple et pleurent aussi, car plus un homme est grand, plus il a tendance à accorder de la valeur à sa petitesse, et à cause de cette petitesse, ces derniers ne se sentent plus aptes à entrer en Terre Sainte. Quel est le prétexte rapporté ? Que «H.achem ne peut rejeter un peuple de sa terre, à moins qu’Il ne le fasse pour qu’un autre peuple, plus méritant, y réside. Or, il se trouve que nous portons encore sur nous les fautes précédentes. Nous ne sommes pas méritants et il est désormais inutile d’essayer de conquérir la Terre, car nous ne valons pas mieux que ses actuels occupants !» Ce à quoi Josué et Caleb leur répondent : « Juste envers H.achem ne vous révoltez pas » signifiant qu’il n’est pas nécessaire d’être un Juste pieux pour hériter de Sa Terre, mais qu’il ne faut simplement pas se révolter contre Lui.
Cet épisode est pourtant courant dans notre vie quotidienne. Il nous arrive fréquemment de déclarer « Je ne suis pas fait pour ça » ou « Ce n’est pas dans mes habitudes » en essayant de se convaincre que nous ne sommes pas capables d’effectuer une action donnée. Parfois, il n’est pas nécessaire d’être apte pour agir convenablement, il suffit juste d’agir convenablement et de croire en sa personne.
Le Maguid de Douvno rapporte une parabole au sujet d’un homme qui était un notable et qui fit venir un entremetteur pour marier sa fille. Ce dernier lui proposa deux partis, le premier issu d’une noble famille riche mais un total ignorant alors que le second était d’une personnalité extraordinaire, savant et fils d’érudit mais d’une condition très modeste. Le père, se tourne vers le second et lui accorde la main de sa fille à la condition que celui-ci lui offre des bijoux d’or et de diamant. N’ayant pas les moyens d’accéder à sa requête, il refuse. Le père se tourne alors vers le second parti. Voyant cela, l’entremetteur lui dit « tu es en train d’échanger de l’or contre du toc ! ». Le père, conscient de son erreur, revient vers l’érudit et lui propose la main de sa fille. C’est alors que celui-ci refuse en lui répondant : « Tu as cru que ma valeur se monnayait par de l’or, c’est dire que tu ne comprends pas quelles sont les vraies valeurs. J’ai n’ai que faire de me marier avec ta fille. »
Les enfants d’Israël, après avoir calomnié la Terre Sainte, veulent retourner en Egypte, où la vie y est plus simple. Après s’être rendu compte de leur erreur, ils comprennent qu’il est déjà trop tard et qu’il leur est impossible de revenir en arrière car ils n’ont pas compris la vraie valeur de cette Terre. Il faut comprendre pour entrer !
שנים מקרא עם הציבור סגולה לאריכות ימים
ברכות דף ח: « שכל המשלים פרשיותיו עם הצבור מאריכין לו ימיו ושנותיות וכו’ ובלבד שלא יקדים ושלא יאחר », ובתוספות « במדרש ג’ דברים צוה רבינו הקדוש לבניו בשעה שנפטר, שלא תאכלו לחם בשבת עד שתגמרו כל הפרשה ».
La Mitsva de שני מקרא ואחד תרגום
Dans le traité Béra’hot 8b, il est écrit : « כל המשלים פרשיותיו עם הצבור מאריכין לו ימיו ושנותיות וכו’ ובלבד שלא יקדים ושלא יאחר » « tout celui qui finit ses parachiot avec le public (la communauté) verra ses jours s’allonger, ceci à condition qu’il le fasse à temps».
De quoi s’agit-il ? Chaque Chabat, nous avons la Mitsva de réciter la Paracha de la semaine individuellement à deux reprises ainsi que la traduction d’Onkelos (traduction en araméen du passage en question), c’est ce qu’on appelle « שני מקרא ואחד תרגום ». (L’idéal selon la hala’ha est de lire le vendredi chaque verset à deux reprises avec sa traduction araméenne correspondante)
La Guémara nous enseigne ici l’importance de s’acquitter de cette lecture en temps et en heure chaque semaine selon la paracha qui lui correspond sans prendre de retard ni même d’avance sur les semaines. En effet, celui qui s’applique pour réaliser cette Mitsva comme il se doit, a le mérite de voire ses jours s’allonger !
Tossefot nous raconte que Rabbeinou HaKadosh fit trois recommandations à ses enfants avant de mourir. Pour l’une d’entre elles, il s’adressa à eux en ces termes: « שלא תאכלו לחם בשבת עד שתגמרו כל הפרשה ». : « Ne vous attablez pas le jour du Chabat sans avoir fini la paracha » afin de ne pas prendre de retard. Il faisait référence à cette belle Mitsva si importante. (Par le Rav Yossi Guigui)
שמירת הלשון 23 Sivane – 29 Sivane
- 23 Sivane – Il est interdit de donner de mauvais conseils. Ainsi, il est défendu de proposer un candidat à un emploi, un mariage ou une association d’affaire si de manière objective, cette entente ne soit pas dans le bien des intéressés ou si de manière subjective, ce candidat ne répond pas aux attentes du demandeur.
- 24 Sivane – Il est défendu de mettre une personne dans une situation qui l’embarrasserait si celle-ci était au courant des détails qu’elle ignore. C’est pourquoi, on n’a pas le droit de recommander quelqu’un qui « semble avoir de l’expérience dans les affaires » alors que celle-ci n’en a pas. Il est tout aussi présomptueux de penser que l’on sait mieux que le demandeur ce qu’il cherche et lui forcer la main en donnant des renseignements inexacts, pour un Chidou’h (rencontre arrangée) par exemple.
- 25 Sivane – Il est possible, pour une autorité rabbinique compétente, de garder provisoirement des renseignements susceptibles d’empêcher une rencontre, si la situation n’a pas de quoi embarrasser l’individu ou sa famille (que le jeune homme soit en réalité un repenti, par exemple). Toutefois, il ne faudra pas attendre que des sentiments apparaissent, le chidou’h ne pourra plus juger en état, du manque d’objectivité.
- 26 Sivane – L’on ne propose de Chidou’h que si l’on pense que cette rencontre peut aboutir à la fondation d’un foyer juif,si l’on a l’impression que les candidats peuvent s’accorder, si l’un n’aura pas de mauvaise influence sur l’autre. Aussi,l’on ne cachera pas un défaut mental ou physique pouvant disqualifier le candidat.
- 27 Sivane – Il faut prendre au sérieux le rôle de conseiller. Ainsi, en plus de l’interdiction d’induire en erreur, il est défendu de conseiller sur quelqu’un dont on ignore tout. Aussi, il est interdit de conseiller un Chidou’h si on sait que l’effet sera nuisible pour le demandeur.
- 28 Sivane – Il est possible de donner des renseignements à un entremetteur pour arranger une rencontre car ces informations sont considérés comme constructives. Toutefois, si les détails sont d’un ordre subjectif, le mieux reste de s’abstenir de répondre, comme le conseille le ‘Hafets ‘Haim.
- 29 Sivane – Dire Je ne sais pas ne constitue pas un mensonge pour ces questions, en effet, il est impossible de mesurer l’intelligence ou d’accorder un jugement de valeur adéquat. Le plus sage reste encore de laisser à l’intéressé le loisir de répondre à ce genre de questions.