Paracha Toledot 6 Divré Torah par Jardindelatorah
Paracha Toledot
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Ces divré Torah sont dédiés Léilouy Nichmat Hanna bat Rivka
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Nous vous proposons cette semaine 6 Divré Torah sur la Paracha Toledot:
– Shiouré Harashal – Marane Rav Ovadia Yossef Zatsal
– Ben Ish Hay (Adéreth Eliahou)
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Premier Dévar Torah (5774) Shiouré Harashal Tome 2 (pages 137-139) Paracha Toledot
Pour l’élévation de l’âme de MARANE Rabbénou Haggadol, Harav Ovadia Yossef Ben Gourgié Zekher Tsadiq Véqaddosh Livrakha.
Les premiers versets de notre Parasha (Genèse Ch. 27 v. 1 à 4):
וַיְהִי כִּי-זָקֵן יִצְחָק, וַתִּכְהֶיןָ עֵינָיו מֵרְאֹת; וַיִּקְרָא אֶת-עֵשָׂו בְּנוֹ הַגָּדֹל, וַיֹּאמֶר אֵלָיו בְּנִי, וַיֹּאמֶר אֵלָיו, הִנֵּנִי.
ב וַיֹּאמֶר, הִנֵּה-נָא זָקַנְתִּי; לֹא יָדַעְתִּי, יוֹם מוֹתִי.
ג וְעַתָּה שָׂא-נָא כֵלֶיךָ, תֶּלְיְךָ וְקַשְׁתֶּךָ; וְצֵא, הַשָּׂדֶה, וְצוּדָה לִּי, צידה (צָיִד(
.ד וַעֲשֵׂה-לִי מַטְעַמִּים כַּאֲשֶׁר אָהַבְתִּי, וְהָבִיאָה לִּי–וְאֹכֵלָה: בַּעֲבוּר תְּבָרֶכְךָ נַפְשִׁי, בְּטֶרֶם אָמוּת.
1 II arriva, comme Isaac était devenu vieux, que sa vue s’obscurcit. Un jour, il appela Ésaü, son fils aîné et lui dit: « Mon fils! » II répondit: « Me voici. »
2 Isaac reprit « Vois, je suis devenu vieux, je ne connais point l’heure de ma mort.
3 Et maintenant, je te prie, prends tes armes, ton carquois et ton arc; va aux champs et prends du gibier pour moi.
4 Fais m’en un ragoût comme je l’aime, sers-le moi et que j’en mange afin que mon cœur te bénisse avant ma mort.
Voici donc, Yts’haq n’allait pas selon les voies du mensonge et il ne connaissait pas de menteurs, Essav lui demandait « comment fait-on la dîme sur le sel ? » alors qu’il n’y a pas de dîme sur le sel puisqu’il ne pousse pas sur la terre. Essav trompait l’esprit de son père. Cependant Rivka connaissait les imposteurs (les escrocs) car elle était la sœur de Laban l’Araméen (l’imposteur) et la fille de Béthouel l’Araméen qui étaient des mécréants. Elle connaissait donc les voies de la tromperie et eut conscience de la mauvaise nature de Essav. En conséquence elle se préoccupait pour que Yaakov ait le mérite de recevoir les bénédictions [et non Essav].
Nos maîtres nous enseignent que ce jour même où Essav vint pour recevoir les bénédictions, il avait transgressé cinq interdits :
- L’idolâtrie,
- Les mœurs dépravées ;
- Le meurtre ;
- Il a renié sa foi ;
- Le vol.
Il était une fois un roi qui avait un conseiller juif qui était Rav, celui-ci conseillait le roi sur toutes les affaires du royaume. Une fois le roi demanda au juif : « voici, les Sages d’Israël bien qu’ils disent toujours des paroles de sagesse, pourtant je ne comprends pas comment ils ont pu apprendre que Essav avait commis un meurtre ce jour-là, car ils l’ont appris des allusions contenues dans le verset (Genèse Ch. 25 v. 29) et des versets suivants:
וַיָּזֶד יַעֲקֹב, נָזִיד; וַיָּבֹא עֵשָׂו מִן-הַשָּׂדֶה, וְהוּא עָיֵף
Un jour Jacob faisait cuire un potage quand Ésaü revint des champs, fatigué.
A contrario, le Roi David a pris Bath-Shéva et les Sages ont expliqué que David n’avait pas fauté et que toute personne qui dit que David a fauté se trompe.
Le roi posa sa difficulté et demanda : « peut-être que les Sages aiment David et détestent Essav et donc en conséquence ils augmentent les louanges envers David et exagèrent dans le dénigrement de Essav ?
Le Rav lui répondit qu’il lui donnerait une réponse plus tard. Quelques temps après on leur apporta à mange et le roi enleva sa bague, se lava les mains et ils commencèrent à manger.
Le Rav voyant que le roi ne prêtait pas attention à sa bague, prit la bague du roi, la cacha et continua à parler avec le roi. Après qu’ils eurent fini de se restaurer, la table fut débarrassée.
Soudain, le roi eut l’impérieux besoin de sa bague pour apposer son sceau et ils commencèrent à chercher la bague qui avait disparu.
Le roi dit que c’était certainement un des serviteurs qui avait volé la bague. Le roi questionna un des serviteurs qui lui semblait suspect : « où se trouve la bague ? ». Le serviteur répondit « je ne sais pas où elle se trouve ». Le roi ordonna de le frapper car c’était évident que c’était lui qui l’avait volée. Et c’est ce que firent les gardes du roi, ils frappèrent le serviteur de rudes coups et le serviteur ne reconnut pas le vol.
Le Rav voyant cela sourit. Le roi lui demanda « pourquoi souris-tu ? » Le Rav lui répondit en posant une question « pour quelle raison frappes tu ce serviteur, en vérité tu ne l’as pas vu voler ? Le roi répondit « il est évident c’est lui qui a pris la bague, car il s’agit de serviteurs qui volent ».
Le Rav lui répondit « tiens, voilà ta bague » et c’est moi qui l’ai prise, et donc pourquoi frappes tu ce serviteur sur une faute qu’il n’a pas commise ….Le Rav expliqua au roi que le Roi David était un homme d’une grande piété comme il est écrit dans les psaumes (Psaumes 86 v. 2) :
שָׁמְרָה נַפְשִׁי, כִּי-חָסִיד אָנִי:הוֹשַׁע עַבְדְּךָ, אַתָּה אֱלֹהַי– הַבּוֹטֵחַ אֵלֶיךָ.
Protège mon âme, car je suis fidèle; prête secours, toi, mon Dieu, à ton serviteur, qui met sa confiance en toi.
Qui peut donc témoigner devant le Saint béni-soit-Il, qui connaît tous les mystères (toute chose « cachée), qu’il est un homme pieux ? il est donc clair que le roi David était un homme pieux et juste, et donc nos Sages en ont déduit qu’il est évident que David n’a pas fauté, car en fait tous ceux qui sortaient en guerre donnaient un Guet (un acte de divorce) à leur épouse.
Il n’en est pas de même pour Essav habitué à être un mécréant, il était évident qu’il avait fait des fautes et nos maîtres ont appris que ce jour-là il avait commis des fautes.
Essav portait des vêtements, les vêtements de Adam Harishone, comment ces vêtements lui sont-ils parvenus ?
Une fois Essav partit chasser et rencontra Nimrod. Nimrod lui demanda « pourquoi chasses-tu sur des terres qui ne t’appartiennent pas ? ». Essav lui répondit, « ce terrain t’appartient-il ? » Et ils commencèrent à se quereller, l’un frappant l’autre et battant l’un jusqu’à ce qu’ils fixent un moment pour se faire la guerre.
Avant ce moment déterminé pour la guerre, Yaâkov vit son frère Essav préoccupé (stressé). Yaâkov demanda à son frère « pourquoi es-tu préoccupé ? ». Essav lui, et bien voilà je vais faire la guerre contre Nimrod et je ne sais pas quels vont en être les résultats.
Yaâkov lui dis : saches que Nimrod porte les vêtements de « Adam Harishon », et ce sont là les beaux vêtements [littéralement les vêtements enviables] de Essav [que Rivka a donné à porter à Yaâkov avant qu’il ne se présente devant son père pour recevoir les bénédictions], ces vêtements qu’il a désiré de Adam Harishon, et celui qui les portait prend évidemment le dessus sur celui contre lequel il combat, et donc Nimrod te vaincras. Donc, lorsque Nimrod viendra te combattre demande lui d’ôter ces vêtements afin que vous soyez égaux. Il en fut ainsi, Nimrod ôta ses vêtements et Essav se précipita pour les revêtir et ainsi il vainquit Nimrod !
Après un certain temps lorsqu’il y eut l’épisode des bénédictions, Yaâkov vêtit ces vêtements et ils lui allaient parfaitement bien qu’il fut de plus petite taille que Essav comme il est dit « son fils le petit », c’est à dire qu’il était de plus petite taille que Essav, et ces vêtements ne convenaient qu’à un homme grand ; lorsque Rivka vit que les vêtements convenaient à Yaâkov elle comprit que du ciel on l’aiderait.
Lorsque Yaâkov a amené les mets apprêtés par Rivka à Yts’haq il a mentionné le nom de D.ieu dans ses propos, et Yts’haq savait que Essav ne mentionnait pas le nom de D.ieu dans ses propos. Pour quelle raison Essav ne mentionnait pas le nom de D.ieu ? Yts’haq notre patriarche trouvait des arguments en faveur de Essav pour ne pas mentionner le nom Divin, du fait qu’il était entouré d’entrées sales et donc il s’empêchait d’évoquer le nom Divin qu’il ne faut pas prononcer dans un endroit qui n’est pas convenable. S’il en est ainsi, il faut comprendre pourquoi Yts’haq lorsqu’il a vu que la voix était celle de Yaâkov et qu’il a entendu prononcer le nom Divin, pourquoi donc Yts’haq a-t-il béni Yaâkov (alors qu’il vait un faisceau de présomption lui indiquant que ce n’était pas Essav).
En fait Essav craignait énormément que Yaâkov ne le précède et qu’il ne donne des bons mets à son père (afin de recevoir les bénédictions à sa place), et donc il a pris les devants et a dit à son père que si Yaâkov venait, il était évident qu’il allait changer sa voix et imiter celle de Essav, et donc il a émis une condition avec son père en lui disant que lorsque lui Essav viendrait, il prendrait la voix de Yaâkov et alors son père saurait que c’était Essav …. Lorsque Yts’haq vit que les mains étaient comme celles de Essav et que la voix était celle de Yaâkov, il comprit qu’il s’agissait de Essav et donc il le bénit…..
Second Dévar Torah (5773) Livre Adereth Eliahou – du Ben Ish Hay Zatsal זצוקל page 14a
Le premier verset de notre Parasha (Genèse Ch. 25 v. 19):
וְאֵלֶּה תּוֹלְדֹת יִצְחָק, בֶּן-אַבְרָהָם: אַבְרָהָם, הוֹלִיד אֶת-יִצְחָק
Ceci sont les engendrements d’Isaac, fils d’Abraham: Abraham engendra Isaac.
Comprenons que Yaâkov (Jacob) [qui a eu deux enfants, Yts’haq et Esaü] orthographié complètement (c’est à dire avec un waw ו) יעקוב, a pour valeur numérique 188 et lorsqu’on rajoute son nombre de lettres (5) cela fait 193 ; Esaü עשו a pour valeur numérique 376 et lorsqu’on rajoute son nombre de lettres (3) cela fait 379. La somme des deux (193 + 379) fait 572. Cela correspond exactement à la valeur numérique de l’expression אברהם הוא הוליד ליצחק « C’est Avraham qui a engendré Yts’haq » qui vaut précisément 572 (en prenant la valeur des lettres (553), puis en ajoutant le nombre de lettres de l’expression (18 lettres), puis en ajoutant 1 pour l’expression elle-même ce qui fait au total précisément 772). Nous avons là une allusion pour nous dire que c’est bien Avraham qui a enfanté Yts’haq et non Avimélekh, ‘Has Véshalom (à D.ieu ne plaise). C’est ce que dit notre verset « Ceci sont les engendrements d’Isaac, fils d’Abraham: Abraham engendra Isaac » [alors qu’on s’attendait à avoir les descendances de Isaac], il y a une allusion cachée qui nous affirme que c’est Avraham qui a enfanté Isaac et non Avimélekh.
A travers cette explication nous comprenons l’intention de Rashi dans son commentaire :
- Et celles-ci sont les générations de Yts‘haq Yaâkov et ‘Essav dont il sera question ci-après [dans notre Parasha].
L’intention de Rashi est de nous apprendre que même si Yaâkov a un autre nom, qui est Ysraël, et que dans ces conditions, l’allusion énoncée plus haut (à partir des valeurs numériques) ne fonctionne plus. Malgré tout on peut très bien expliquer comme nous l’avons fait puisque dans notre Parasha ce nom de Ysraël n’a pas été mentionné mais seulement Yaâkov. C’est ce que dit Rashi : « Yaâkov et Esaü dont il sera question dans notre Parasha ».
Par cela nous comprenons bien le Midrash suivant. « Et celles-ci sont les générations de Yts‘haq, c’est ce que dit le verset (Proverbes / Mishlé Ch. 17 v. 6):
עֲטֶרֶת זְקֵנִים, בְּנֵי בָנִים; וְתִפְאֶרֶת בָּנִים אֲבוֹתָם.
La couronne des personnes âgées, ce sont leurs petits-fils; l’honneur des fils, ce sont leurs parents. »
C’est à dire que « la couronne des personnes âgés », il s’agit d’Avraham, est faite par les « petits-fils » dont les noms témoignent qu’Avraham a engendré Yts’haq. On comprend également bien la fin du verset rapporté par le Midrash « l’honneur des fils, ce sont leurs parents » car il y a dans la valeur numérique de leurs noms une allusion au fait qu’ils sont les enfants de Yts’haq et Rivka, car la valeur numérique de Yaâkov (sans waw) est de 182, celle de Essav est de 376, la somme fait donc 558 et lorsqu’on rajoute un pour le couple (c’est à dire 1 pour l’ensemble) cela fait 559, ce qui correspond exactement à la valeur numérique de l’expression « יצחק אב רבקה אם» « Yts’haq le père, Rivka la mère ». C’est ce que dit la fin du verset rapporté par le Midrash « l’honneur des fils, ce sont » les noms « de leurs parents » car dans les noms des parents (c’est à dire l’expression « Yts’haq le père, Rivka la mère » ) il y a une allusion aux enfants.
Troisième Dévar Torah Grande est la force de la Téshouva
Tiré du site http://bnei-zion.com
Dans la Haftara de notre Parasha nous avons le verset suivant (Malachie Ch. 1 v.2):
אָהַבְתִּי אֶתְכֶם אָמַר ה״,
Je vous ai pris en affection, dit l’Eternel!
Le Gaone Rabbi Yts’haq Cohen, Rosh Kollel du Kollel Aholey Avraham a raconté une fois l’histoire qui s’est produite avec une personne qui a fait une très grande Téshouva (repentance), l’histoire s’est produite il y a plus de 600 ans, en Espagne.
Cette personne s’appelait Yaâkov Aboulafia, il s’adonnait au commerce et faisait partie des « Bénonim » du peuple d’Israël (c’est à dire une personne moyenne). Cependant, à l’âge de 65 ans, il a fait une certaine faute, et dès lors ses comportements se sont détériorés, jusqu’à ce qu’il se déprave, il provoquait les chrétiens contre ses frères juifs, et de ce fait ceux-ci étaient persécutés et ont dû beaucoup souffrir de son fait.
Après un certain temps, son esprit s’est retourné, et une volonté de se purifier l’a saisi, et il commença à songer à tout le mal qu’il avait fait et qu’il avait provoqué envers les juifs jusqu’à ce que sa conscience le fasse souffrir et il voulut de tout son cœur faire Téshouva (se repentir).
Que fit il ? Il alla voir le Gaone Rabbi Héfets qui était connu pour sa grandeur en Torah et en piété et lui a demandé comment réparer son âme; il pensait que celui-ci allait l’accepter dans sa Téshouva. Cependant, le Rav Héfets qui connaissait l’importance des fautes de ce juif le repoussa, et n’accepta en aucune manière de l’accepter dans sa Téshouva.
Ce même jour que Yaâkov Aboulafia visita le Rav Héfets, c’était vendredi et on se trouvait dans la Parasha « Vayétsé » et le Rav étudiait la Parasha et au moment ou Yaâkov entra dans sa maison il en était au verset (Genèse Ch. 31 v. 24) :
הִשָּׁמֶר לְךָ פֶּן-תְּדַבֵּר עִם-יַעֲקֹב–מִטּוֹב עַד-רָע.
« Garde toi d’interpeller Jacob, en bien ou en mal. »
Le Rav y vit là un signe c’est pour cela qu’il le rejeta des deux mains.
Cependant, Yaâkov Aboulafia ne désespéra pas et partit pour Paris. Là il rencontra le « Grand Rabbin de Paris », le Rav Pérets et épancha son malheur et commença à pleurer. Il demanda au Rav de lui montrer le chemin de la Téshouva, cependant le Rav Pérets qui avait entendu parler de Yaâkov Aboulafia et tout ce qu’il avait provoqué, comme grandes souffrances pour les juifs, tout ce qu’il avait fauté et fait fauter les juifs, lui dit qu’il n’y avait aucune réparation possible. Il le repoussa également. Cette fois également, Yaâkov Aboulafia ne désespéra pas et se tourna vers le Rosh Yéshiva à Paris, qui était le Rav Nétanel, qui était connu comme étant un homme affable et humble. Cependant, même le Rav Nétanel le repoussa.
Finalement il fut obligé, car il ne lui restait plus rien d’autre à faire, de se tourner vers Hashem, immédiatement il alla en dehors de la ville dans un lieu isolé et loua une chambre.
Il pleurait jour et nuit et suppliait devant Hashem pour qu’Il lui pardonne. Il disait ainsi :
- Maître du monde, je suis prêt à supporter toutes les punitions et châtiments pénibles que Tu m’enverras du fait de toutes les fautes que j’ai faites contre Toi, et je regrette tout ce que j’ai fauté !!
Il était vêtu de sacs, et jeûnait tous les lundi et jeudi. Il était assis et s’adonnait à l’étude de la Torah. Il prit sur lui d’agir ainsi pendant une année entière d’affilée.
Le premier soir de Hanoukka se termina son année de pénitence. Ce jour-là précisément la belle-fille du Rav Pérets, le grand rabbin de Paris, était en train d’accoucher, l’accouchement était très difficile. Le Rav Pérets envoya un émissaire afin de rassembler un Minyan (10 hommes) afin qu’ils procèdent à une cérémonie d’annulation des vœux, afin que ce soit un remède pour alléger l’accouchement.
Immédiatement, l’émissaire sortit dans les rues et ramena dix hommes, parmi lesquelles se trouvait Yaâkov Aboulafia. Cependant ils ne le reconnurent point (car sa barbe avait fortement poussé et il était habillé comme un homme très pieux). Ils procédèrent immédiatement à la cérémonie d’annulation des vœux et elle put ainsi rapidement accoucher sans difficulté, elle eut un fils. Le Grand Rabbin de Paris invita ces dix hommes à la circoncision.
Le jour de la circoncision, le Rav Pérets rencontra son fils et lui dit : « cette nuit, j’ai rêvé d’un homme qi ressemblait à un ange et qui m’a dit que demain viendrait à la circoncision un homme qui aurait au-dessus de sa tête une lumière resplendissante et cet homme sera le Sandaq (personne qui porte le bébé pendant la circoncision). Son fils lui dit fort étonné : « j’ai fait le même rêve ! ». Ils convinrent entre eux de faire comme le rêve leur avait demandé.
Parmi les invités il y avait également le Rav Nétanel (le Rosh Yéchiva) qui s’adressa au Rav Pérets et, au grand étonnement de celui-ci, lui raconta qu’il avait fait un rêve. Les détails de ce rêve étaient précisément les mêmes que ceux des rêves faits par le Rav Pérets et son fils !! Il dit également que dans le rêve on lui avait demandé de nommer l’enfant du nom du Sandaq !
Subitement, entra dans la chambre un homme dont la lumière resplendissait sur sa tête (implicitement seules les personnes ayant eu ce rêve voyaient cette lumière). Immédiatement le Rav Pérets et le Rav Nétanel allèrent l’accueillir et lui demandèrent d’être le Sandaq. Après qu’ils l’aient supplié, il accepta. Il demanda d’aller s’immerger dans le Miqweh. Il alla au Miqweh s’immerger et au retour les autres virent que la lumière sur sa tête resplendissait encore plus !
Finalement, ils lui demandèrent son nom. Il leur répondit avec un sourire : « Je suis Yaâkov Aboulafia ; vous ne vous souvenez point de moi ? L’année dernière je suis venu vous demander de m’accepter dans ma Téshouva et vous m’avez repoussé. Cependant, D.ieu soit béni, qui ne m’a pas abandonné, car il est vrai que Sa main est toujours tendue pour accepter les personnes ayant fauté » ………….
Quatrième Dévar Torah (5772) Livre Pitou’hé ‘Hotam de Maran Abir Yaâkov – Ribbi Yaâkov Abé’hssera זצוק״ל Paracha Toledot
Le premier verset de notre Parasha (Genèse Ch. 25 v. 19):
וְאֵלֶּה תּוֹלְדֹת יִצְחָק, בֶּן-אַבְרָהָם: אַבְרָהָם, הוֹלִיד אֶת-יִצְחָק
Ceci sont les engendrements d’Isaac, fils d’Abraham: Abraham engendra Isaac.
Il y a des questions à propos de notre texte ! Le texte commence par les « engendrements [les générations] d’Isaac » s’interrompt et poursuit par « Avraham engendra Isaac » et ne mentionne pas les engendrements (la descendance) d’Isaac !
On peut expliquer que la Torah vient nous enseigner, par allusion, que les principaux engendrements des Tsaddiqim sont leurs bonnes actions, comme l’explique Rashi au début de la Parasha de Noa’h :
אֵלֶּה, תּוֹלְדֹת נֹחַ–נֹחַ אִישׁ צַדִּיק תָּמִים הָיָה, בְּדֹרֹתָיו: אֶת-הָאֱלקים, הִתְהַלֶּךְ-נֹחַ.
Celles ci sont les générations de Noa’h. Noa’h fut un homme juste, irréprochable, entre ses contemporains; il se conduisit selon D.ieu.
Rashi : Celles-ci sont les générations de Noa‘h. Noa‘h fut un homme juste Puisqu’on le nomme, on fait son éloge, [alors que l’emploi du mot « générations » aurait dû plutôt conduire à l’énoncé d’une généalogie], ainsi qu’il est écrit : « le souvenir du juste est une bénédiction » (Michlei 10, 7). Autre explication : C’est pour t’apprendre que les véritables « générations » laissées par les justes sont constituées par leurs bonnes œuvres (Beréchith Rabba 30, 6).
Ici également, la Torah vient nous dire :
- Voici les engendrements de Isaac, et ce qu’Avraham a engendré, Isaac l’a également engendré. C’est à dire que celui qui regardait Isaac dans sa sainteté, son humilité, sa crainte du ciel et son amour de D.ieu n’avait d’autre choix que de dire qu’Isaac provenait d’Avraham, car Isaac avait les mêmes vertus que Avraham. Ainsi, le texte ne parle que des bonnes actions de Yts’haq qui sont l’essentiel des « engendrements » des justes (Tsaddiqim).
Cinquième Dévar Torah (5772) Livre Pitou’hé ‘Hotam de Maran Abir Yaâkov – Ribbi Yaâkov Abé’hssera זצוק״ל
Poursuivons dans le même livre avec les versets suivants (Genèse Ch. 25 v. 20-21):
וַיְהִי יִצְחָק, בֶּן-אַרְבָּעִים שָׁנָה, בְּקַחְתּוֹ אֶת-רִבְקָה בַּת-בְּתוּאֵל הָאֲרַמִּי, מִפַּדַּן אֲרָם–אֲחוֹת לָבָן הָאֲרַמִּי, לוֹ לְאִשָּׁה.
Isaac avait quarante ans lorsqu’il prit pour épouse Rébecca, fille de Béthuel, l’Araméen, du territoire d’Aram, sœur de Laban, l’Araméen
וַיֶּעְתַּר יִצְחָק לַה׳ לְנֹכַח אִשְׁתּוֹ, כִּי עֲקָרָה הִוא; וַיֵּעָתֶר לוֹ ה׳, וַתַּהַר רִבְקָה אִשְׁתּוֹ.
Isaac implora l’Éternel au sujet de sa femme parce qu’elle était stérile; l’Éternel accueillit sa prière et Rébecca, sa femme, devint enceinte.
On peut dire, à partir de l’enseignement du Pirqé Avoth (« maximes de nos pères ») Ch. 6 §21 : « A quarante ans c’est l’âge de la raison » [l’intelligence = l’analyse et la déduction]. Il est connu que la Torah a précédé la création du monde ; de même la création du « Trône Divin » a précédé la création du monde.
C’est ce que dit notre texte וַיְהִי יִצְחָק Isaac eut [40 ans]. La valeur numérique de יִצְחָק, lorsqu’on ajoute 4, c’est à dire le nombre de lettres de son nom, est la même valeur que celle du mot צדיק, Tsaddiq (juste), ce Tsaddiq était âgé de 40 ans lorsqu’il a acquis l’intelligence, ce que le texte appelle Rébecca qui représente la Torah. En effet, la Torah est appelée אשה « femme » comme cela est connu. De plus רִבְקָה (Rebecca), lorsqu’on prend deux fois sa valeur numérique on obtient 614 ce qui nous donne une allusion à la Torah qui contient 613 Mitsvoth ; 614 est donc le nombre de Mitsvoth + 1 pour la Torah en soi.
La Torah est la fille du D.ieu Haut et élevé, c’est ce que dit le verset בְּקַחְתּוֹ אֶת-רִבְקָה בַּת-בְּתוּאֵל הָאֲרַמִּי, מִפַּדַּן אֲרָם- lorsqu’il prit pour épouse Rébecca, fille de Béthouel, l’Araméen, du territoire d’Aram où on voit que Béthouel est de Padan Aram, ce dernier mot contient le mot רם « Haut », c’est à dire que la Torah [Rébecca] nous vient d’un endroit « Haut » [Aram] ;
Sœur de Laban L’Araméen cela vient nous dire que la Torah [représentée par Rivka la sœur de Laban] a précédé la création du monde de même que le « Trône Divin » a précédé la création du monde ; or le Trône כסא a pour valeur numérique (lorsqu’on ajoute 1 pour la chose en soi) 82,la même valeur de celle de לבן Laban. C’est à dire que la Torah et le Trône Divin, qui est une chose extrêmement haute, sont tous deux équivalents en élévation, car tous les deux ont précédé la création du monde et ce Tsaddiq (Isaac) a acquis la Torah en tant que femme.
Comme l’intention de ce Tsaddiq est de s’adonner à l’étude de la Torah et prendre de la Torah pour femme, il se rend compte qu’elle est longue à perte de vue, large comme la mer et immensément profonde. Elle est, en fait, pleine de questions et de difficultés que ce soit dans le sens littéral et tous les approfondissements y afférents, que ce soit au niveau des allusions qu’elle contient, ou bien des Dérashoth c’est à dire des interprétations en profondeur, le sens allégorique ou enfin les secrets de la Torah (le sens mystique).
A ce moment, Isaac n’avait pas atteint tous ces degrés de compréhension de la Torah, en conséquence il a multiplié les prières et a demandé et redemandé au Maître du monde de lui amener l’intelligence, l’analyse et la déduction et la sagesse afin d’être comme une source (de connaissance et de compréhension) qui s’écoule de plus en plus fort afin de sortir au grand jour les profondeurs de la Torah et de donner de nouveaux enseignements en Torah. Il était comme un homme dont l’épouse est stérile (c’est à dire que son étude ne permettait pas de sortir de nouveaux enseignements).
C’est ce que nous le second verset :
וַיֶּעְתַּר יִצְחָק לַה׳ לְנֹכַח אִשְׁתּוֹ, כִּי עֲקָרָה הִוא; וַיֵּעָתֶר לוֹ ה׳, וַתַּהַר רִבְקָה אִשְׁתּוֹ.
Isaac implora l’Éternel au sujet de sa femme parce qu’elle était stérile; l’Éternel accueillit sa prière et Rébecca, sa femme, devint enceinte.
C’est à dire que ce Tsaddiq a prié, pour son épouse, c’est à dire la Torah, car elle était stérile, c’est à dire que son étude était « stérile » et qu’il n’exprimait pas beaucoup de nouveautés, de Hiddoushim, alors il s’est investi dans la prière envers l’Eternel afin qu’Hashem lui ouvre l’esprit dans la Torah et qu’il puisse exprimer des nouveautés. Comme il était clair aux yeux de l’Eternel que l’intention de Yts’haq était Leshem Shamaym, au nom du ciel, gratuitement, alors cette prière a été acceptée.
C’est ce que dit la suite, Rebecca a été enceinte, c’est à dire que Isaac a commencé à faire de nombreux nouveaux enseignements de Torah.
Sixième Dévar Torah (5773/74) Rachi explicité – Paracha Toledot
Nous allons décortiquer le commentaire de Rachi sur quelques versets de la Paracha de la semaine. Les explications sont tirées du livre « Rashi Hamméforash ». Le texte de Rashi en Français est tiré principalement du site « sefarim.fr » et est en fait celui du « Houmach avec Rachi » des éditions Gallia. J’y ai apporté de très légères modifications.
Le texte en gras et en rouge et souligné est celui de la Torah ; le texte normal est celui de « Rashi Hamméforash » et le texte en gras est la traduction de Rashi proprement dite.
Les merveilles de Rashi !!
Genèse Ch. 25 v. 19 :
וְאֵלֶּה תּוֹלְדֹת יִצְחָק, בֶּן-אַבְרָהָם: אַבְרָהָם, הוֹלִיד אֶת-יִצְחָק.
Ceci est l’histoire d’Isaac, fils d’Abraham: Abraham engendra Isaac
וְאֵלֶה תּוֹלְדוֹת יִצְחָק. יַעֲקֹב וְעֵשָׂו הָאֲמוּרִים בַּפָּרָשָׁה:
Et celles-ci sont les générations de Yits‘haq le mot « Tolédoth », engendrements, utilisé ici ne désigne pas les engendrements de sa vie, c’est à dire les événements, mais désigne la descendance, et cela désigne Ya‘aqov et ‘Essav dont il sera question ci-après (aux versets 25 et 26) et tout ce qui précède [du verset 19 au verset 24] n’est qu’une introduction jusqu’à ce qu’on arrive au récit de leur naissance.
אַבְרָהָם הוֹלִיד אֶת יִצְחָק. לְאַחַר שֶׁקָּרָא הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא שְׁמוֹ אַבְרָהָם אַחַר כָּךְ הוֹלִיד אֶת יִצְחָק. דָּבָר אַחֵר עַל יְדֵי שֶׁכָּתַב הַכָּתוּב יִצְחָק בֶּן אַבְרָהָם הוּזְקָק לוֹמָר אַבְרָהָם הוֹלִיד אֶת יִצְחָק לְפִי שֶׁהָיוּ לֵיצָנֵי הַדּוֹר אוֹמְרִים מֵאֲבִימֶלֶךְ נִתְעַבְּרָה שָׂרָה שֶׁהֲרֵי כַּמָּה שָׁנִים שָׁהֲתָה עִם אַבְרָהָם וְלֹא נִתְעַבְּרָה הֵימֶנוּ מֶה עָשָׂה הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא צָר קְלַסְתֵּר פָּנָיו שֶׁל יִצְחָק דּוֹמֶה לְאַבְרָהָם וְהֵעִידוּ הַכֹּל אַבְרָהָם הוֹלִיד אֶת יִצְחָק וְזֶהוּ שֶׁכָּתַב כָּאן יִצְחָק בֶּן אַבְרָהָם הָיָה שֶׁהֲרֵי עֵדוּת יֵשׁ שֶׁאַבְרָהָם הוֹלִיד אֶת יִצְחָק:
Avraham engendra Yits‘haq Il nous faut comprendre le texte, en effet il est dit plus haut « Yts’haq fils d’Avraham » pour quelle raison répéter « Avraham engendra Yts’haq » ? Nos sages nous apprennent que cela vient nous dire que c’est seulement après que le Saint béni soit-il lui a donné le nom de Avraham, à la place de Avram (supra 17 5) que Avraham a engendré Yts’haq. Autre explication, le texte, après avoir dit : « Yits‘haq, fils d’Avraham », est tenu d’ajouter : « Avraham engendra Yits‘haq ». En effet, les moqueurs de l’époque disaient que c’est d’Avimèlekh que Sara était devenue enceinte, puisqu’elle était demeurée si longtemps avec Avraham sans avoir eu d’enfants. Qu’a fait le Saint béni soit-Il ? Il a modelé le visage de Yits‘haq à la ressemblance de celui d’Avraham, et tout le monde a pu ainsi témoigner que celui-ci était bien son père. C’est la raison pour laquelle il est écrit ici : « Yits‘haq, fils d’Avraham », étant donné qu’il était désormais prouvé que « Avraham a engendré Yits‘haq » (Midrash Tan‘houma Tolédoth 1, Baba Metsi‘a 87a).
Genèse Ch. 25 v. 20 :
וַיְהִי יִצְחָק, בֶּן-אַרְבָּעִים שָׁנָה, בְּקַחְתּוֹ אֶת-רִבְקָה בַּת-בְּתוּאֵל הָאֲרַמִּי, מִפַּדַּן אֲרָם–אֲחוֹת לָבָן הָאֲרַמִּי, לוֹ לְאִשָּׁה.
Isaac avait quarante ans lorsqu’il prit pour épouse Rébecca, fille de Bathuel, l’Araméen, du territoire d’Aram, sœur de Laban, l’Araméen
בֶּן אַרְבָּעִים שָׁנָה. שֶׁהֲרֵי כְּשֶׁבָּא אַבְרָהָם מֵהַר הַמּוֹרִיָּה נִתְבַּשֵּׂר שֶׁנּוֹלְדָה רִבְקָה וְיִצְחָק הָיָה בֶּן שְׁלֹשִׁים וְשֶׁבַע שָׁנָה שֶׁהֲרֵי בּוֹ בַּפֶּרֶק מֵתָה שָׂרָה וּמִשֶּׁנּוֹלָד יִצְחָק עַד הָעֲקֵדָה שֶׁמֵּתָה שָׂרָה שְׁלֹשִׁים וְשֶׁבַע שָׁנָה וּבַת תִּשְׁעִים הָיְתָה כְּשֶׁנּוֹלָד יִצְחָק וּבַת קכ »ז כְּשֶׁמֵּתָה שֶׁנֶּאֱמַר וַיִּהְיוּ חַיֵּי שָׂרָה וְגוֹ’ הֲרֵי לְיִצְחָק שׁלֹשִׁים וְשֶׁבַע שָׁנִים וּבוֹ בַּפֶּרֶק נוֹלְדָה רִבְקָה הִמְתִּין לָהּ עַד שֶׁתְּהֵא רְאוּיָה לְבִיאָה שָׁלֹשׁ שָׁנִים וְנָשְׂאָה:
Yits‘haq avait quarante ans la raison pour laquelle Yts’haq a tardé à se marié est qu’il attendait Rivka son âme sœur (son Zivoug) qui lui convenait, car Lorsqu’Avraham est revenu du Mont Moria, après le ligotage de Yts’haq [le « sacrifice »] il a appris la naissance de Rivka (Rashi supra 22, 20). Yits‘haq était alors âgé de trente-sept ans, puisque Sara est morte à ce moment-là, et qu’il s’est écoulé cette durée entre sa naissance et son sacrifice, et donc la mort de Sara. Sara avait en effet quatre-vingt-dix ans à la naissance de Yits‘haq et elle est morte à cent vingt-sept ans, ainsi qu’il est écrit : « la vie de Sara fut de cent ans et vingt ans et sept ans » (supra 23, 1). Yits‘haq avait par conséquent trente-sept ans à la naissance de Rivka. Il a attendu qu’elle soit susceptible d’avoir des relations, c’est à dire qu’elle ait trois ans, et l’a alors épousée, alors qu’il avait déjà quarante ans.
בַּת בְּתוּאֵל מִפַּדַן אֲרָם אֲחוֹת לָבָן. וְכִי עֲדַיִן לֹא נִכְתָּב שֶׁהִיא בַּת בְּתוּאֵל וַאֲחוֹת לָבָן וּמִפַּדַן אֲרָם אֶלָּא לְהַגִּיד שִׁבְחָהּ שֶׁהָיְתָה בַּת רָשָׁע וַאֲחוֹת רָשָׁע וּמְקוֹמָהּ אַנְשֵׁי רֶשַׁע וְלֹא לָמְדָה מִמַּעֲשֵׂיהֶם:
Fille de Bethouel, l’Arami, de Padan Aram, sœur de Lavan Ne savions-nous pas déjà qu’elle était « fille de Bethouel, et sœur de Lavan et de Padan Aram» ? or cela a déjà été détaillé plus haut (supra 25 10 et 15 29). Si le texte le répète ici, c’est pour faire son éloge : bien qu’elle fût fille d’un homme impie, sœur d’un impie, habitant un pays peuplé de gens impies, malgré tout elle n’a pas suivi leur exemple (Beréchith Rabba 63, 4).
מִפַּדַן אֲרָם. עַל שֵׁם שֶׁשְּׁנֵי אֲרָם הָיוּ אֲרַם נַהֲרַיִם וַאֲרַם צוֹבָה קוֹרֵא אוֹתוֹ פַּדָּן לָשׁוֹן צֶמֶד בָּקָר תַּרְגוּם פַּדָּן תּוֹרִין וְיֵשׁ פּוֹתְרִין פַּדַּן אֲרָם כְּמוֹ שְׂדֵה אֲרָם שֶׁבְּלָשׁוֹן יִשְׁמָעֵאל קוֹרִין לְשָׂדֶה פַּדָּן:
De Padan Aram plus haut (supra 24 10) il est écrit « Il s’achemina vers Aram Naharaym » [Aram double fleuve] et là le texte l’appelle « Padan Aram », comment expliquer cela ? En réalité Il existe deux Aram : Aram Naharayim et Aram Tsova. D’où le nom de Padan qui signifie « couple », comme dans : « un couple (tsèmèd) de bœufs » (I Chemouel 11,7), que le Targoum Ounkélos traduit par : padan tourim, donc que « Padan » signifie « couple », c’est à dire « Aram mon apparié ». D’autres expliquent padan aram comme signifiant « le champ de Aram » (Hoché‘a 12, 13), « champ » se disant en arabe : padan.
Genèse Ch. 25 v. 22 :
וַיֶּעְתַּר יִצְחָק לַיהוָה לְנֹכַח אִשְׁתּוֹ, כִּי עֲקָרָה הִוא; וַיֵּעָתֶר לוֹ יְהוָה, וַתַּהַר רִבְקָה אִשְׁתּוֹ.
Isaac implora l’Éternel au sujet de sa femme parce qu’elle était stérile; l’Éternel accueillit sa prière et Rébecca, sa femme, devint enceinte
וַיֶּעְתַּר. הִרְבָּה וְהִפְצִיר בִּתְפִלָּה:
Yits‘haq implora la racine ‘ayin taw reich עתר exprime l’insistance et la répétition du même acte (voir Rashi suivant) ; dans notre cas, l’intention du verset est de dire [Le verbe est à la forme active] qu’il a multiplié sa prière avec insistance, car הפצרה signifie (dans notre contexte) multiplier les prières et les requêtes.
וַיֵּעָתֶר לוֹ. נִתְפַּצֵּר וְנִתְפַּיֵּס וְנִתְפַּתֶּה לוֹ וְאוֹמֵר אֲנִי כָּל לָשׁוֹן עָתָר לָשׁוֹן הַפְצָרָה וְרִבּוּי הוּא וְכֵן וְעָתַר עֲנַן הַקְּטוֹרֶת מַרְבִּית עֲלִיַּת הֶעָשָׁן וְכֵן וְהֶעְתַּרְתֶּם עָלַי דִּבְרֵיכֶם וְכֵן וְנֶעֱתָרוֹת נְשִׁיקוֹת שׂוֹנֵא דּוֹמוֹת לִמְרוּבּוֹת וְהִמָּם לְמַשָּׂא אַנְקְרִישְׁרָ »א בְּלַעַ »ז:
Hachem se laissa implorer par lui [Le verbe est à la forme passive]. Selon l’explication précédente, וַיֶּעְתַּר exprime la répétition et l’insistance, et donc l’expression וַיֵּעָתֶר לוֹ utilisée ici signifie Il s’est laissé gagner par la prière et a accordé ce qu’on lui demandait. Je pense que la racine ‘ayin taw reich exprime toujours l’insistance et la répétition du même acte, comme dans : « une abondance (‘athar) de nuée d’encens » (Ye‘hezqel 8, 11) où le terme ‘athar signifie multiplier c’est à dire (dans le verset ramené) qu’il s’agit de la multiplication de la montée de la fumée des encens, ou dans : « vous avez multiplié (weha’tartem) vos paroles contre moi » (Ye‘hezqel 35, 13), l’expression weha’tartem a un sens d’insistance et de répétition [des paroles contre Hashem] ou dans « une profusion (wena’toroth) de baisers de l’ennemi » (Michlei 27, 6) notre racine (‘athar) signifie ici une multiplication, et même si nous disons qu’une personne embrasse son ennemi (une personne haïe) parce qu’elle est forcée de le faire, alors elle limite le plus possible ses baisers, malgré tout le verset les appelle « trop nombreuses » car celui qui les reçoit en est dégouté et c’est comme s’ils étaient bien trop nombreux et de ce fait ils sont à charge. En français médiéval : « encreisement ».
לְנֹכַח אִשְׁתּוֹ. זֶה עוֹמֵד בְּזָוִית זוֹ וּמִתְפַּלֵּל וְזוֹ עוֹמֶדֶת בְּזָוִית זוֹ וּמִתְפַּלֶּלֶת:
Au sujet de sa femme (littéralement : « face à sa femme ») Yts‘haq se tenait dans un coin et priait. Rivka se tenait dans un autre coin et priait elle aussi (Yevamoth 64a, Beréchith Rabba 63, 5).
וַיֵּעָתֶר לוֹ. וְלֹא לָהּ שֶׁאֵין דּוֹמֶה תְּפִלַּת צַדִּיק בֶּן רָשָׁע לִתְפִלַּת צַדִּיק בֶּן צַדִּיק לְפִיכָךְ לוֹ וְלֹא לָהּ
Hachem se laissa implorer par lui Il n’est pas écrit « par eux », de là on apprend qu’Hashem se laissa implorer Par lui, et pas par elle, parce que la prière d’un juste fils d’un impie, Rivka fille de Béthouel, ne ressemble pas à celle d’un juste fils de juste Yts’haq fils d’Abraham, en conséquence il répondit à lui et non à elle.
Genèse Ch. 25 v. 23 [5774]:
וַיֹּאמֶר יְהוָה לָהּ, שְׁנֵי גֹיִים בְּבִטְנֵךְ, וּשְׁנֵי לְאֻמִּים, מִמֵּעַיִךְ יִפָּרֵדוּ; וּלְאֹם מִלְאֹם יֶאֱמָץ, וְרַב יַעֲבֹד צָעִיר
Hashem lui dit: « Deux nations sont dans ton sein et deux peuples sortiront de tes entrailles; un peuple sera plus puissant que l’autre et l’aîné obéira au plus jeune. »
וַיֹּאמֶר ה’ לָהּ. עַל יְדֵי שָׁלִיחַ לְשֵׁם נֶאֱמַר בְּרוּחַ הַקֹּדֶשׁ וְהוּא אָמַר לָהּ:
Hachem lui dit Il n’est pas dit comme d’habitude « Hashem dit à elle » mais « dit Hashem à elle » du fait que la réponse lui était faite par un intermédiaire (un messager) un prophète qu’elle avait interrogé et le messager, Chem, recevait l’inspiration par l’esprit saint, et il lui en transmettait le message.
שְׁנֵי גּוֹיִם בְּבִטְנֵךְ. גֹּיִים כְּתִיב כְּמוֹ גֵּאִים אֵלּוּ אַנְטוֹנִינוּס וְרַבִּי שֶׁלֹּא פָּסְקוּ מֵעַל שֻׁלְחָנָם לֹא צְנוֹן וְלֹא חֲזֶרֶת לֹא בִּימוֹת הַחַמָּה וְלֹא בִּימוֹת הַגְּשָׁמִים:
Deux nations sont dans ton ventre Le mot « nations » (goyim) est écrit dans une forme défective (sans waw, bien que nous lisions dans la Torah « Goyim » malgré tout dans la Torah il est écrit « Guéyim » (sans Waw) גיים et nos maitres ont expliqué que ce mot גיים est à lire comme גאים comme pour pouvoir être lu : guéyim, qui signifie « de grands personnages », car le Yod et le Aleph peuvent s’interchanger, allusion à Antonin descendant de ‘Essav et à Rabbi Yehouda haNassi, descendant de Yaâkov, qui tous les deux étaient contemporains et habitaient au même endroit [à une certaine époque], à la table desquels il n’a jamais manqué ni radis ni laitues, choses qui sont nécessaires à ceux qui multiplient les repas, ce qui est un signe de leur richesse, en été comme en hiver, même si en hiver ces végétaux n’ont pas l’habitude de pousser (‘Avoda Zara 11a).
וּשְׁנֵי לְאֻמִּים. אֵין לְאוֹם אֶלָּא מַלְכוּת:
Et deux peuples Le mot leom (« nation ») présuppose toujours la puissance royale (‘Avoda Zara 2b).
מִמֵּעַיִךְ יִפָּרֵדוּ. מִן הַמֵּעַיִם הֵם נִפְרָדִים זֶה לְרִשְׁעוֹ וְזֶה לְתוּמוֹ:
Sortiront de tes entrailles Ils se sépareront dès leur sortie des entrailles de leur mère, alors qu’ils étaient encore dans les entrailles ils se sont déjà séparés l’un de l’autre pour aller l’un vers son impiété, l’autre vers son intégrité.
מִלְּאֹם יֶאֱמָץ. לֹא יִשְׁווּ בִּגְדֻלָּה כְּשֶׁזֶּה קָם זֶה נוֹפֵל וְכֵן הוּא אוֹמֵר אֲמַלְאָה הַחֲרָבָה לֹא נִתְמַלְּאָה צוֹר אֶלָּא מֵחוּרְבָּנָהּ שֶׁל יְרוּשָׁלַיִם:
Un peuple sera plus puissant que l’autre Le Mem de מִלְּאֹם ne doit pas est compris comme un avantage c’est à dire que l’un sera plus grand que l’autre mais comme « de, puisque », c’est à dire que la grandeur d’un [des deux] peuples viendra de la destruction et de l’apetissement de l’autre peuple, et Ils ne seront jamais égaux en grandeur, mais lorsque l’un des deux s’élèvera, l’autre s’effondrera, ainsi qu’il est écrit : Tyr dit sur Jérusalem « je vais être comblée, maintenant qu’elle est ruinée » (Ye‘hezqel 26, 2) le vais être comblée de la ville de Jérusalem qui est une ruine. Et Tyr, la romaine, le royaume de Edom, n’a été comblée que lorsque Jérusalem a été ruinée (Meguila 6a).
Genèse Ch. 25 v. 24 [5774]:
וַיִּמְלְאוּ יָמֶיהָ, לָלֶדֶת; וְהִנֵּה תוֹמִם, בְּבִטְנָהּ.
L’époque de sa délivrance arrivée, il se trouva qu’elle portait des jumeaux.
וַיִּמְלְּאוּ יָמֶיהָ. אֲבָל בְּתָמָר כְּתִיב וַיְּהִי בְעֵת לִדְתָּהּ. שֶׁלֹּא מָלְאוּ יָמֶיהָ כִּי לְשִׁבְעָה חֳדָשִׁים יְלָדָתַם:
Ses jours pour engendrer furent remplis La raison pour laquelle le texte a changé d’expression, c’est qu’ici il est écrit « L’époque de sa délivrance arrivée, il se trouva qu’elle portait des jumeaux», tandis qu’on dira à propos de Tamar : « ce fut, au moment de son engendrement » (infra 38, 27) et voici qu’il y avait des jumeaux », car ici les enfants sont nés au bout de neuf mois (la grossesse était complète) et pour Tamar ses jours n’étaient pas « remplis », car elle a mis ses enfants au monde à sept mois.
וְהִנֵּה תּוֹמִם. חָסֵר. וּבְתָמָר תְּאוֹמִים מָלֵא לְפִי שֶׁשְּׁנֵיהֶם צַדִּיקִים אֲבָל כָּאן אֶחָד צַדִּיק וְאֶחָד רָשָׁע:
Et voici des jumeaux Le mot « jumeaux » est écrit ici dans une forme défective tomim, sans Aleph après le Taw et sans Yod après le Mem alors que plus loin chez Tamar il est écrit en entier : teomim. Car les deux enfants de Tamar, Pérets et Zéra’h, seront l’un et l’autre des justes, tandis qu’il y a ici un juste, Yaâkov, et un impie Essav et dont il est écrit « Tomim » qui est un singulier, car un seul était entier et pur (Beréchith raba 63, 8).
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Publié le 19 décembre 2014 et mis à jour le 15 novembre 2019 puis mis à jour le 18 novembre 2020