Divré Torah Parachat Vaygach Itsik Elbaz
Divré Torah Parachat Vaygach
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Leilouy nichmat Méir Barou’h Morde’hai Ben Miryam
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Divré Torah Parachat Vaygach Itsik Elbaz
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אני יוסף העוד אבי חי (בראשית מה’, ג’)
Je suis Yossef. Mon père vit-il encore ? (Genèse 45 ; 3)
Yossef, qui est maintenant gouverneur d’Egypte, voit venir ses frères pour la seconde fois afin de ramener des provisions sur la Terre de Cana’an. Après les avoir soupçonné d’être des espions, il monte un stratagème pour accuser son frère Binyamin du vol de sa coupe divinatoire. Au moment où la tension arrive à son comble, Yossef dévoile sa véritable identité à ses frères, et pose la question : Est-ce que mon père est toujours en vie ? Et pourtant, Yéhouda ne lui a pas répété à maintes reprises que son père était en vie ainsi que l’histoire de leurs famille ? Et quelles sont les allusions qui sont comprises dans cet épisode ?
Le Midrach (Rabba 93) raconte que Yossef, à la vue du désespoir de Yéhouda face à sa décision d’asservir Binyamin et sa résolution de détruire l’Egypte si la menace prenait effet, il suggéra à Binyamin de dénoncer le nom de celui qui l’avait incité à voler. Il dit : « Personne ne m’a donné pareil conseil. » Yossef lui demanda de le prouver en jurant. Binyamin jura sur Yossef, son frère disparu. Et lorsque Yossef demanda quelles garanties il avait de son serment, il dit : « Du nom de mes enfants, tu peux voir combien je le languis, car mes dix enfants ont été nommés en rapport à ce qui lui est arrivé. » Et devant cette preuve criante que Binyamin savait que ses frères avaient vendu Yossef et qu’il n’avait rien dévoilé à Yaacov pour ne pas leur faire honte, il s’écria : Je suis Yossef, mon père vit-il encore ?
Le Ralbag (Rabbi Lévi Ben Gershon, aussi appelé Gersonide) explique que si Yossef redemande si son père vit encore, c’est parce qu’il craignait que Yéhouda ne lui mente (croyant s’adresser à un dignitaire représentant pour lui et sa famille un danger), et lui demanda alors : Je suis Yossef (et non un danger pour toi), mon père vit-il encore (tu peux me dire la vérité puisque je suis Yossef). Le Beth Halévy explique quant à lui que la base de l’argumentaire de Yéhouda résidait dans le fait que si Binyamin ne revenait pas, son père en mourrait de chagrin, Yossef, de manière détournée, lui adresse le reproche qu’ils n’ont pensé à cela le jour où ils l’ont vendu, et il dit « Je suis Yossef, (et) mon père est encore en vie ! »
Tout le passage de la venue des frères en Egypte est un exemple frappant de la conduite à avoir, celle d’exprimer ses regrets et de se remettre en question, lors de la Paracha précédente (42 ; 21), lorsque Yossef fait enfermer ses frères, ceux-ci recherchent automatiquement la faute qui les a conduit à cela et expriment des regrets sur la vente de Yossef. Aussi, le concept de mesure pour mesure prend ici une place particulière, car ce que Yossef a vécu lors de sa vente, les frères le vivent en revenant à lui. Ils les accusent d’espionnage car ils l’ont accusé de raconter à leur pères leurs mauvaises actions, il les a mis en prison car ceux-ci l’ont mis dans le puits, il a gardé Chim’on prisonnier car c’est lui qui l’a poussé dans le puits (Kli Yakar). Yossef les invite à manger, car avant la vente, ils se sont assis manger et lui dans le puits tremblait, à eux de trembler et à lui de manger. Lors de la fouille, il commence par Chimon et finit par Binyamin car c’est deux-là n’avaient pas rapporté de sacs d’argent en revenant (Chimon en prison et Binyamin étant chez son père), en découvrant la coupe chez Binyamin, ils déchirent leurs vêtements, car Yaacov a déchiré son vêtement quand il a appris la disparition de Yossef.
Ce passage explique en somme comment s’inspirer de la conduite de Yossef et de ses frères, Yossef ne les brusque pas et ne les châtie pour cet évènement survenu 22 ans plus tôt. De la même manière, les frères n’hésitent pas à se remettre en question afin de comprendre d’où vient la source de leurs problèmes. Et c’est grâce à cette descendance de Yaacov (Israël) qui est entièrement pure, que H.achem a décidé de faire bourgeonner le peuple d’Israël.
L’Humilité du Dayan (juge rabbinique)
לא יהיה אדם בטוח בצידקותו, אלא תמיד יתחזק בעבודת ה’
ענוה בהוראה
ברכות דף ד. « לדוד שמרה נפשי כי חסיד אני וכו’, כך אמר דוד לפני הקדוש ברוך הוא רבונו של עולם לא חסיד אני, שכל מלכי מזרח ומערב יושבים אגודות אגודות בכבודם, ואני ידי מלוכלכות בדם ובשפיר ובשליא כדי לטהר אשה לבעלה. ולא עוד אלא כל מה שאני עושה אני נמלך במפיבשת רבי, ואומר לו מפיבשת רבי יפה דנתי, יפה חייבתי, יפה זכיתי, יפה טהרתי, יפה טמאתי, ולא בושתי ».
L’Humilité du Dayan (juge rabbinique)
(Bera’hot 4a) Le roi David s’adresse à Hachem dans ces termes: « שמרה נפשי כי חסיד אני« .
En effet, explique David, « les rois du monde s’assoient sur leur trône et profitent de leur gloire. Quant à moi, mes mains « se salissent » pour vérifier et trancher de la pureté des épouses pour leur mari (en vérifiant les taches de sang qui lui étaient amenées).
Et plus encore, je concerte continuellement Mefibochet, mon Rav, en le questionnant sans cesse : « Ais je bien jugé? Ais je bien tranché? Ais je bien permis ou interdis? » Et je n’ai pas honte. » Quand bien même, sa condition de roi ne l’a pas empêché de se considérer comme un humble serviteur auprès de son Créateur, comme il le dit dans Psaumes (22 ; 7) : « Et moi je suis un ver de terre et non un homme ». A plus forte raison, nous, qui n’atteignons pas la gloire du roi David, devrions-nous en tirer une belle leçon d’humilité. (Par le Rav Yossi Guigui)
Etincelles de lumière Le témoignage du ‘Hafets ‘Haïm (Divré Torah Parachat Vaygach)
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Au cours de la première guerre mondiale, un élève du ‘Hafets ‘Haïm fut injustement accusé d’être un ennemi, un espion à la solde des ennemis. De ce fait, le ‘Hafets ‘Haïm fut invité à témoigner pour qu’il puisse décrire au juge et aux jurés quelle personnalité avait son élève, et de pouvoir innocenter cet élève. Avant de commencer son témoignage, l’avocat voulut décrire le ‘Hafets ‘Haïm et la grandeur qui l’incarnait.
Un jour, alors que le ‘Hafets ‘Haïm attendait le train, un homme surgit pour lui voler son manteau et s’enfuit en courant. Alors le ‘Hafets ‘Haïm courut à sa poursuite, pour lui crier : « Je te pardonne, je te pardonne, afin que ne te soit pas compté la faute du vol, ‘Has VeChalom ».
Le juge stupéfait, mais suspicieux, demanda à l’avocat : « Et tu crois vraiment à cette histoire ? »
L’avocat répondit : « L’important n’est pas de croire à cette histoire ou douter de sa véracité, mais il est évident que, ni sur toi ou sur moi, on ne raconte de pareilles histoire ! »
Une histoire similaire se déroula pour le Maharil. Un jour, les hérétiques de son village l’accusèrent de vol et les autorités le jetèrent en prison dans l’attente d’un procès, mais heureusement, la communauté lui offrit les services du meilleur avocat de la Russie, un juif qui avait renié la Torah.
Durant tout l’entretien au cours duquel ils discutèrent des tactiques et preuves à utiliser pendant le procès, le Maharil ne regardait jamais l’avocat de face. A la fin de cette entretien, il ne put s’empêcher de demander : « Rav, pourquoi vous obstinez-vous à ne pas me regarder ? Car il est interdit de fixer le visage d’un méchant » (C’est d’ailleurs pourquoi les frères de Yossef ne l’ont pas reconnu puisqu’ils ne l’ont pas regardé de face, croyant avoir face à eux un idolâtre).
Au cours du procès, l’avocat s’avança et dit : « Votre Honneur, je souhaite décrire qui est l’accusé, il sait pertinemment que son procès est entre mes mains, et pourtant, lorsque je lui ai demandé pourquoi il ne me regardait pas, il répondit qu’il ne regardait pas les méchants. N’est-ce pas le meilleur exemple de droiture que l’on puisse voir, un homme pareil se méprendrait-il à voler ? » Le juge, convaincu par cet argument, l’acquitta.
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Divré Torah Parachat Vaygach. Mis en ligne le 25 décembre 2014 et mis à jour le 1er janvier 2020