Paracha Vaychla’h 5 Divré Torah par Jardindelatorah
Paracha Vaychla’h
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Ces divré Torah sur Paracha Vaychla’h sont dédiés Léilouy Nichmat Hanna bat Rivka
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Nous vous proposons cette semaine 5 Divré Torah sur la Paracha Vaychla’h :
– Shiouré Harashal – Marane Rav Ovadia Yossef Zatsal
Shiouré Harashal Tome 2 (pages 154) Paracha Vaychla’h
Pour l’élévation de l’âme de MARANE Rabbénou Haggadol, Harav Ovadia Yossef Ben Gourgié זצוק״ל.
Notre Paracha nous apprend (Ch. 32 v 2) :
וְיַעֲקֹב, הָלַךְ לְדַרְכּוֹ; וַיִּפְגְּעוּ-בוֹ, מַלְאֲכֵי אֱלֹהִים.
Jacob poursuivit son voyage; des envoyés du Seigneur se trouvèrent sur ses pas.
Précédemment Yaakov était chez Laban l’escroc et a conclu un accord avec lui, toute bête qui aurait des pointillés blancs sera à Yaakov ; il a écrit נְקֻדִּים « pointillées » et n’a pas bien écrit ce mot et par la suite a dit qu’il s’agissait de עֲקֻדִּים « rayées » [orthographe très proche, il l’a fait par traitrise] c’est à dire pointillées dans les pattes [plus rare, et donc diminuait fortement son salaire] et non sur le corps et Hashem a fait que tout le bétail soit avec des pattes avec des tâches (des pointillés) sur les pattes.
Une fois Rabbi Moshé Alsheikh a commenté ce contrat entre Yaakov et Laban, dans l’assemblée il y avait le ARI ZAL qui était assis, et voilà que le ARI ZAl regardait vers la porte et se mit à rire. Par la suite on lui demanda pour quelle raison il avait ri. Il leur répondit que dans les cieux ils avaient ordonné à Laban ce mécréant de descendre sur terre pour écouter les escroqueries qu’il avait voulu commettre et lui est descendu sur terre et il était d’accord qu’effectivement il avait voulu escroquer de la sorte ….
Le texte nous dit (Ch. 32 v2)
וַיַּשְׁכֵּם לָבָן בַּבֹּקֶר, וַיְנַשֵּׁק לְבָנָיו וְלִבְנוֹתָיו–וַיְבָרֶךְ אֶתְהֶם; וַיֵּלֶךְ וַיָּשָׁב לָבָן, לִמְקֹמוֹ.
Laban se leva de bon matin, embrassa ses fils et ses filles et les bénit; puis il partit et s’en retourna chez lui.
Pourquoi a-t-il fait tout cela de bon matin et n’a-t-il pas attendu que ses petits enfants se lèvent de leur sommeil naturel ? En fait l’habitude des petits enfants est de demander des cadeaux aux grands-pères ! En conséquence il s’est esquivé et s’est enfui de bon matin lorsque ceux-ci dormaient …
Le verset ramené au début nous dit ; וַיִּפְגְּעוּ-בוֹ, מַלְאֲכֵי אֱלֹהִים des envoyés du Seigneur se trouvèrent sur ses pas. Il existe deux sortes d’anges, certains anges sont des émissaires de Hashem qui viennent protéger l’homme, et pour Yaakov il s’agissait d’anges d’en dehors de la terre d’Israël qui l’ont accompagné jusqu’à la terre d’Israël et ensuite sont arrivés les anges de la terre d’Israël pour l’accompagner.
Il existe une autre sorte d’anges qui sont créés par les Mitsvot que l’homme accomplit, et c’est pour cela qu’il est écrit au verset suivant (Ch. 32 v3) :
וַיֹּאמֶר יַעֲקֹב כַּאֲשֶׁר רָאָם, מַחֲנֵה אֱלֹהִים זֶה; וַיִּקְרָא שֵׁם-הַמָּקוֹם הַהוּא, מַחֲנָיִם.
Jacob dit en les voyant: « Ceci est la légion du Seigneur! » Et il appela cet endroit Mahanayim.
Jacob dit en les voyant: « Ceci est la légion du Seigneur! » il s’agissait des anges qui l’accompagnaient puis il dit Et il appela cet endroit Mahanayim (mahanayim signifiant « les camps ») Yaakov vit par la suite également les anges qui avaient été créés par ses Mitsvot est c’est pour cela qu’il dit Mahanayim c’est à dire deux camps, le camp des Anges créés par ses Mitsvot et celui des anges qu’Ashem lui avait envoyé pour l’accompagner.
Yaakov envoya certains de ses Anges vers Essav et ceux-ci lui ont préparé le chemin. Les anges sont arrivés auprès de Essav, et lui était assis sur un char et était accompagné de 400 hommes, les Anges de Yaakov les ont atteint, des anges de feu et des chevaux de feu, et leur ont demandé « vers où vous dirigez vous ? ». Ils répondirent « nous allons vers Yaakov », les anges leur ont alors déclaré « ainsi vous voulez vous battre contre Yaakov !! » et ils ont commencé à les rouer de coups. Les hommes dirent alors, « comment donc pouvez-vous frapper Essav, n’est-ce pas le fils de Yts’haq ? et les anges continuèrent de les rouer de coups ; jusqu’à ce que les hommes disent « mais c’est le frère de Yaakov », alors les anges arrêtèrent de les rouer de coups ; c’est pourquoi le cœur de Essav s’est soumis et que lorsqu’il rencontra Yaakov, il l’embrassa …
La torah nous dit ensuite (verset 8) :
וַיִּירָא יַעֲקֹב מְאֹד, וַיֵּצֶר לוֹ; וַיַּחַץ אֶת-הָעָם אֲשֶׁר-אִתּוֹ, וְאֶת-הַצֹּאן וְאֶת-הַבָּקָר וְהַגְּמַלִּים–לִשְׁנֵי מַחֲנוֹת.
Jacob fut fort effrayé et plein d’anxiété. Il distribua son monde, le menu, le gros bétail et les chameaux en deux bandes,
Pour quelle raison Yaakov eut-il peur ? Pourtant Yaakov était quelqu’un de très fort puisqu’il avait déplacé la pierre qui était sur le puits pour les besoins du bétail de Laban, ce que tous les bergers ne réussissaient à faire qu’ensemble, et lui a fait cela facilement comme s’il enlevait le bouchon d’une bouteille et pour quelle raison eut il peur de son frère ?
La raison pour laquelle il avait peur était que Rivka, sa mère, avait dit (Genèse Ch. 24 v. 45) : « לָמָה אֶשְׁכַּל גַּם-שְׁנֵיכֶם, יוֹם אֶחָד » « pourquoi m’exposer à les perdre tous les deux en un même jour ? » [le jour où mourait l’un l’autre mourra également].
Lorsque les enfants de Yaakov sont arrivés pour enterrer Yaakov dans le caveau de Makhpéla (à Hebron), Essav est arrivé avec tous ses fils et a dit :
- ici, il y a la place pour enterrer quatre couples : Adam et Eve, Avraham et Sarah, Yts’haq et Rivka, Yaakov a donné sa part à Léa, la part restante revient à Essav.
Ils répondirent à Essav que Yaakov leur avait ordonné de l’enterrer dans la grotte, et que Yaakov avait acquis à prix fort la place de Léa comme il est écrit :(Genèse ch. 50 v5) בְּקִבְרִי אֲשֶׁר כָּרִיתִי לִי בְּאֶרֶץ כְּנַעַן « dans mon sépulcre, que j’ai acquis dans le pays de Canaan » [N.B. un des deux sépulcres est en héritage et donc l’acquisition se rapporte au second sépulcre pour Léa], c’est à dire que Yaakov a donné des sacs de pièces d’or a Essav et a ainsi acquis le sépulcre. Essav a nié cette acquisition et ils ont donc envoyé Naftali [A la mort de Yaakov tous ses enfants résidaient alors tous en Egypte], qui se déplaçait à la vitesse de l’éclair, rechercher le contrat en Egypte. Pendant l’attente Yaakov restait dans un état dégradant, sans sépulture.
‘Houshim, le fils de Dan, était dur d’oreille, il vit le lit de mort de Yaakov posé au sol et tous assis sans bouger. Il leur demanda « pourquoi n’enterrez-vous pas Yaakov ce Tsaddiq ? » Ils lui répondirent que Essav les en empêchait et qu’ils attendaient que le contrat soit ramené d’Egypte. Houshim s’est alors levé et a donné un coup à Essav et Yéhouda s’est levé et a porté un coup fatal à Essav, comme il est écrit (Genèse Ch. 49 v8) :
יְהוּדָה, אַתָּה יוֹדוּךָ אַחֶיךָ–יָדְךָ, בְּעֹרֶף אֹיְבֶיךָ; יִשְׁתַּחֲווּ לְךָ, בְּנֵי אָבִיךָ.
Pour toi, Juda, tes frères te rendront hommage; ta main fera ployer le cou de tes ennemis; les enfants de ton père s’inclineront devant toi!
[Ta main fera ployer le cou de tes ennemis, se rapporte à notre « incident »] La tête de Essav est tombée, en ouvrant le drap du mort ils virent que le visage de Yaakov souriait, car il « voyait » la vengeance de la punition de Essav.
De Yaakov nous devons apprendre qu’il faut nous préparer par « des cadeaux, par la prière et par la préparation au combat » [voir commentaire de Rashi sur le verset 9 au début de notre Paracha], et qu’il ne faut pas se précipiter pour faire la guerre à Essav. Yaakov a commencé par prier Hashem qu’il le protège, bien que Hashem lui avait promis (Genèse Ch. 28 v.15)
וְהִנֵּה אָנֹכִי עִמָּךְ, וּשְׁמַרְתִּיךָ בְּכֹל אֲשֶׁר-תֵּלֵךְ,
Oui, je suis avec toi; je veillerai sur chacun de tes pas
Que craignait donc Yaakov ? Le Saint béni soit-Il avait promis de faire du bien à Yaakov, et Hashem lui en a donné beaucoup (par exemple Genèse Ch. 32 v11) :
קָטֹנְתִּי מִכֹּל הַחֲסָדִים, וּמִכָּל-הָאֱמֶת, אֲשֶׁר עָשִׂיתָ, אֶת-עַבְדֶּךָ: כִּי בְמַקְלִי, עָבַרְתִּי אֶת-הַיַּרְדֵּן הַזֶּה, וְעַתָּה הָיִיתִי, לִשְׁנֵי מַחֲנוֹת.
je suis peu digne de toutes les faveurs et de toute la fidélité que tu as témoignées à ton serviteur, moi qui, avec mon bâton, avais passé ce Jourdain et qui à présent possède deux légions.
Mais cette promesse ne s’adressait qu’à Yaakov, et donc il a craint, il se tracassait pour ses femmes et ses enfants qui n’avaient pas eu cette promesse et donc il pria Hashem pour qu’ils soient sains et saufs.
Yaakov a également donné à Essav un cadeau et l’a soudoyé, car « la corruption trouble la vue des sages », et que lui a-t-il donné ? De ce qu’il possédait. Et que possédait-il ? Ce troupeau qu’il avait obtenu de Laban grâce aux « rameaux verts de peuplier, d’amandier et de platane » qu’il avait placé devant les brebis au moment de leur échauffement qui entrainait la conception des animaux qui revenaient ensuite à Yaakov, avec les signes définis.
A ce titre Yaakov avait agi en toute honnêteté car dans le contrat avec Laban il n’était pas précisé qu’il n’avait pas le droit d’utiliser ce stratagème. Et donc il a donné ces brebis à Essav, car Yaakov ne voulait pas utiliser et tirer profit de ces bêtes.
La Torah nous dit à propos de la nuit avant la rencontre entre Yaakov et Essav :
וַיָּלֶן שָׁם, בַּלַּיְלָה הַהוּא; וַיִּקַּח מִן-הַבָּא בְיָדוֹ, מִנְחָה–לְעֵשָׂו אָחִיו.
Il établit là son gîte pour cette nuit et il choisit, dans ce qui se trouvait en sa possession un hommage pour Ésaü son frère:
Le Midrash nous dit que « ce qui se trouvait en sa possession » se rapporte à des perles et écrit « il lui envoya un mort et ses jambes étaient dedans », c’est à dire que le mot perles en hébreu s’écrit מרגליות qui a le mot רגליו (ses jambes) à l’intérieur et la première et la dernière lettre forment le mot מת « mort » [en envoyant des perles il lui faisait une menace].
Lorsque Yaakov a prié il a dit (Genèse Ch. 32 v 12) :
הַצִּילֵנִי נָא מִיַּד אָחִי, מִיַּד עֵשָׂו: כִּי-יָרֵא אָנֹכִי, אֹתוֹ–פֶּן-יָבוֹא וְהִכַּנִי, אֵם עַל-בָּנִים.
Sauve-moi, de grâce, de la main de mon frère, de la main d’Ésaü; car je crains qu’il ne m’attaque et ne me frappe, joignant la mère aux enfants!
De là nous apprenons qu’il faut prier avec précision, Yaakov a dit « mon frère » et a précisé ensuite « Essav » alors qu’il n’avait pas d’autre frère.
Il arriva une fois qu’une personne pieuse allait dans le désert et ses jambes ne pouvant plus le porter, il s’effondra. Il pria l’Eternel de lui envoyer un âne. Un prince passait par là avec une ânesse enceinte, et ainsi un petit ânon naquit. Le prince ne pouvait pas le prendre, c’est alors qu’il vit un juif et lui ordonna de prendre l’ânon sur les épaules. Le juif vit ainsi que sa prière avait été exaucée, puisque Hashem lui avait envoyé un âne ; cependant c’est lui qui portait l’âne …..Il aurait dû demander à Hashem qu’Il lui envoie un âne pour le chevaucher ! De même ici, si Yaakov avait seulement dit « Sauve-moi de la main de mon frère » peut être que son intention était un ami (qu’on appelle aussi frère) ou un autre proche, c’est pour cela qu’il a été plus précis et a dit « de la main de mon frère, de la main d’Ésaü ».
Un peu plus loin (Genèse Ch. 33 v1) on voit que וַיִּשָּׂא יַעֲקֹב עֵינָיו « Yaakov leva les yeux ». Dans le Midrash on explique qu’il leva les yeux pour regarder au loin. Que signifie « au loin » ? Ils expliquent que Yaakov pouvait soumettre Essav, cependant ses yeux « ont vu au loin » et il vit quelles souffrances les descendants de Essav allaient faire subir aux descendants de Yaakov, en conséquence il pria pour toutes les générations, pour que Hashem les sauve de Essav et de sa descendance.
De même Yaakov pria pour qu’Israël soit sauvé de Haman, d’ailleurs les premières lettres de l’expression (du verset 12 ci-dessus) הַצִּילֵנִי נָא מִיַּד forment le mot המן Haman (celui qui voulait exterminer les juifs à l’époque de la reine Esther).
Hashem se tient à notre droite et nous sauve ; dans chaque génération nombreux sont ceux qui se lèvent contre nous pour nous détruire et le Saint béni Soit-Il nous sauve de leurs mains. Que Celui qui nous a fait bénéficier de miracles à Pourim et à Hanoukka nous fasse bénéficier de miracles et de prodiges rapidement et de nos jours !! AMEN
Livre Pitou’hé ‘Hotam de Maran Abir Yaakov – Ribbi Yaakov Abé’hssera ZaTsaL זצוק״ל
Notre Paracha débute par (Genèse Ch. 32 v. 3) :
וַיִּשְׁלַח יַעֲקֹב מַלְאָכִים לְפָנָיו, אֶל-עֵשָׂו אָחִיו, אַרְצָה שֵׂעִיר, שְׂדֵה אֱדוֹם.
Jacob envoya des messagers en avant, vers Ésaü son frère, au pays de Séir, dans la campagne d’Édom.
Il nous faut remarquer que le mot לְפָנָיו « en avant » [devant lui] semble en trop. Il est possible d’expliquer qu’il est connu que toute la grandeur des Tsaddiqim (justes) dépend du respect du signe saint de l’alliance [du respect des mœurs, c’est à dire là où se trouve le signe de l’alliance en notre corps, là où la circoncision a été faite] comme l’explique longuement Rabbi Shimon Bar Yo’hay dans le Zohar Haqqadosh à ce propos.
Yaakov notre Patriarche est celui qui a gardé le signe de l’alliance comme il le convient, celui dont la couche était parfaite. Et, de ce fait, il a mérité toutes les élévations. Il a mérité à tel point que les « émissaires D.ivins » [les anges] le servaient et étaient ses envoyés [ses émissaires].
C’est ce que dit notre verset : « Jacob envoya des messagers » il s’agit d’émissaires D.ivins, des anges. Et si tu te demandes pour quelle raison Yaakov a mérité ce niveau permettant d’utiliser des anges en tant qu’émissaires, la Torah répond לְפָנָיו « en avant » [devant lui] qui désigne le signe de l’alliance [là où se trouve la marque de la circoncision] qui est devant soi, grâce à ce respect du signe de l’alliance Yaakov a mérité d’atteindre ce niveau.
A ce propos, il me semble en toute humilité, pouvoir commenter ce que nous enseignent les Sages à propos du verset 25 (la suite de notre Paracha dans laquelle nous voyons le combat entre Yaakov et l’ange de Essav) et où il est dit וַיֵּאָבֵק אִישׁ עִמּוֹ [traduit généralement par « un homme lutta avec lui mais qui signifie (voir Rashi)] « un homme souleva de la poussière contre lui [Yaakov]» ; le texte aurait dû dire ויתעפר [avec le même sens mais plus précis], c’est à dire qu’il lui a envoyé de la poussière. En conséquence, il semble que « le mauvais côté » [ce qu’on appelle la Sitra A’hra qui est l’expression du mal] a un grand pouvoir sur le Tsaddiq à travers le fait qu’il va « détériorer ses mœurs », car c’est la raison pour laquelle il est appelé « Tsaddiq » « Juste » [préserver la pureté des mœurs est le révélateur, le test ultime], comme on le voit à propos de Yossef Hatsaddiq [Joseph le Juste par excellence] que la Sitra A’hra a poursuivi en Egypte afin de détériorer sa préservation du signe de l’alliance [dans l’épisode avec la femme de Putiphar]. Yossef a surmonté ses instincts [son Yétser Hara], il a eu l’aide d’Hashem et de ce fait a pu être appelé « Yossef Hatsaddiq ».
Ici également, il est possible que « le mauvais côté » [la Sitra A’hra] voulait abimer la préservation des mœurs [du signe de l’alliance] qu’avait Yaakov notre Patriarche et « le mauvais côté » n’a pas réussi. Par ce mérite qu’a eu Yaakov notre Patriarche de préserver le signe de l’alliance [la pureté des mœurs], il a pu résister et vaincre l’ange. C’est pourquoi la Torah a utilisé le terme וַיֵּאָבֵק. A propos de ce terme, les sages ont expliqué que l’ange a soulevé de la poussière contre Yaakov car ce mot אבק « poussière » forme les premières lettres des mots אות ברית קודש « le Saint signe de l’alliance » pour nous enseigner, par allusion, que l’ange voulait l’atteindre dans sa préservation du signe de l’alliance [la préservation des mœurs].
Par ce même point par lequel l’ange voulait détériorer Yaakov [la préservation du signe de l’alliance], celui-ci a été sauvé et l’a emporté c’est pour cela que le texte utilise le terme וַיֵּאָבֵק [dont la racine est אבק ce mot étant formé des premières lettres de אות ברית קודש « le Saint signe de l’alliance »].
D’après cette explication, nous pouvons expliquer le verset de notre Paracha (lorsque Esaü a vu la famille de Yaakov, ses femmes et ses enfants) (Genèse Ch. 33 v5) :
וַיִּשָּׂא אֶת-עֵינָיו, וַיַּרְא אֶת-הַנָּשִׁים וְאֶת-הַיְלָדִים, וַיֹּאמֶר, מִי-אֵלֶּה לָּךְ; וַיֹּאמַר–הַיְלָדִים, אֲשֶׁר-חָנַן אֱלֹקִים אֶת-עַבְדֶּךָ.
En levant les yeux, il vit les femmes et les enfants et dit: « Que te sont ceux là? » Il répondit: « Ce sont les enfants dont D.ieu a gratifié ton serviteur. »
Il nous faut comprendre pourquoi Essav a eu un doute au point de demander « Que te sont ceux-là? » Ne savait-il pas, n’avait-il pas entendu que Yaakov avait des femmes et des garçons ?
En fait il est possible que Esaü avait appris de son père que l’essentiel de la sainteté d’un homme repose sur « le saint signe de l’alliance » [comme expliqué plus haut], et la plus grande sainteté est acquise lorsque, même avec son épouse, cette personne agit avec sainteté afin que ses enfants soient saints. Par contre s’il ne pense qu’à assouvir son penchant [ses instincts] alors ses enfants ne seront pas saints.
Lorsque Esaü a vu que Yaakov avait de nombreuses femmes et enfants il a pensé que Yaakov, à D.ieu ne plaise, n’avait pensé qu’à assouvir ses passions avait fait tout cela [avoir femmes et enfants] et qu’en conséquence ses enfants n’étaient pas saints. C’est ce que Essav a dit à Yaakov « Qui te sont ceux-là ? », du fait que tu as eu de nombreuses femmes, il semble que ta volonté était pour ton plaisir et pour ton bien propre. Et Yaakov lui a alors répondu que ce n’est pas comme tu as pensé [toi Essav] mais seulement « Ce sont les enfants dont D.ieu a gratifié ton serviteur. » C’est à dire que mes enfants ont été conçus dans la sanctification du Nom, et ces enfants en fait ne sont pas à moi car l’expression de la Torah signifie « Ce sont les enfants que D.ieu a donné à ton serviteur ».
On peut dire également à propos de « Qui te sont ceux-là ?», מִי-אֵלֶּה לָּךְ qu’en fait les lettres de מִי-אֵלֶּה sont les mêmes que celles de אלקים « D.ieu ». Lorsqu’il y a une détérioration [du signe de l’alliance c’est à dire des mœurs] les lettres de ce nom de D.ieu se séparent et deviennent מִי-אֵלֶּה et lorsqu’il n’y a pas de détérioration, les lettres sont liées et deviennent אלקים.
C’est là l’intention de Esaü lorsqu’il a dit « Qui te sont ceux-là ?» , מִי-אֵלֶּה לָּךְ c’est à dire que peut-être ont-ils été conçus dans la détérioration [et non dans la sainteté] et alors il y a une séparation dans le nom אלקים (ce qui donne מִי-אֵלֶּה), et Yaakov a répondu : « A D.ieu de plaise !! Il n’y a pas de séparation dans le nom de D.ieu et en vérité il s’agit des enfants dont D.ieu a gratifié ton serviteur. », et là c’est bien le nom אלקים qui est utilisé, c’est à dire que les enfants ont été donnés dans l’union complète du Nom sans aucune séparation [car ils ont été conçus dans la sainteté].
Or Ha’haym Hakadoch (Rabbi Haym Ben Attar) Paracha Vaychla’h
Notre Paracha débute par (Genèse Ch. 32 v. 3) :
וַיִּשְׁלַח יַעֲקֹב מַלְאָכִים לְפָנָיו, אֶל-עֵשָׂו אָחִיו, אַרְצָה שֵׂעִיר, שְׂדֵה אֱדוֹם.
Jacob envoya des messagers en avant, vers Ésaü son frère, au pays de Séir, dans le champ d’Édom.
Jacob envoya : il nous faut comprendre :
- pourquoi la Torah utilise l’expression לפניו. « devant lui » sans nécessité ;
- également pour quelle raison dit elle « vers son frère », nous savons bien que Essav est son frère.
- De même pour quelle raison est-il nécessaire de mentionner « au pays de Séir, dans la campagne d’Édom » car la mission est indépendante du lieu où elle s’effectue [et donc pourquoi mentionner ce lieu avec tant de précision].
- De plus pour quelle raison utiliser le terme ארצה et non לארץ, même si nous savons que ces deux expressions ont la même signification (Yévamoth 13) (les deux ayant le même sens « dans le pays »), quoi qu’il en soit il y a une différence d’expression et nous devons essayer de comprendre la raison de cette différence.
En vérité, l’intention du verset est de nous donner une raison pour laquelle Yaakov a envoyé des émissaires, des anges, pour quelle raison a-t-il utilisé des serviteurs « d’en haut » sans raison puisqu’il aurait pu employer des êtres humains pour accomplir cette mission.
Pour répondre à cela le texte utilise « devant lui » (première question) c’est à dire que comme ils étaient devant lui [comme mentionné aux versets 2 et 3, juste avant notre Paracha ] il a jugé qu’il avait le droit de les utiliser du fait qu’il avait besoin d’eux pour accomplir une mission qui ne pouvait être accomplie par un être humain. Yaakov s’est dit qu’il avait besoin d’eux pour accomplir la mission vers Essav qui était un grand homme [un notable] comme il est connu (voir Béréshith Rabba 75), il était possible que Essav ne prenne pas en considération d’autres personnes et ne leur réponde pas ou que peut-être il les tue sans leur répondre et qu’il fonde sur Yaakov comme un aigle sur sa proie, ce qui n’était pas possible avec des anges.
De plus, avec la mission accomplie par l’intermédiaire d’anges, Essav prendra peur et sera empli de crainte en voyant une armée céleste parmi lesquels, comme nous l’enseignent nos sages (Ibidem) il y avait « des anges revêtus de feu et montant des chevaux », et ainsi Essav prendrait peur et ne lui ferait point de mal.
Lorsque le verset dit « vers son frère » (seconde question) cela signifie qu’il s’efforçait que cette mission soit sous une forme pacifique et donnant de l’honneur à Essav car celui-ci était son frère et Yaakov craignait de rentrer en guerre contre lui car peut être Essav aurait bénéficié du mérite de ses pères (et la victoire n’était donc pas assurée).
On peut également expliquer selon cette voie, אל עשו “vers Essav” [c’est à dire celui] qui le haït, “vers son frère” [c’est à dire celui] qui ne le haït pas. Explication : qu’ils accomplissent leur mission en fonction de ce qu’ils trouveront, s’ils trouvent que Essav haït Yaakov alors la mission sera selon une certaine forme et s’ils voient que Essav est son frère alors ils l’accompliront d’une autre manière. Cela ne pouvait être réalisé que pas des anges car des hommes auraient pu être trompés.
On peut également expliquer que Yaakov voulait précéder et envoyer ses émissaires avant que Essav ne sache que Yaakov arrivait comme le dise les Sages (ibidem) « précédez l’impie etc » ; C’est pour cela qu’il a choisi d’envoyer des Anges qui n’ont pas besoin de se déplacer et qui peuvent accomplir leur mission de l’endroit où ils se trouvent car le monde entier est (pour eux) comme quatre de leurs coudées (deux mètres). C’est ce que dit notre verset « Yaakov envoya », et la raison en est que « devant lui vers Essav etc. ». C’est à dire que les Anges étaient encore debout devant lui et accomplissaient simultanément leur mission envers Essav son frère bien que celui-ci soit dans un lieu lointain. C’est pour cela que le verset dit ארצה שעיר et non שעיר לארץ car ils n’avaient pas besoin de se déplacer mais seulement de tourner la tête et de parler à Essav et en restant sur place ils pouvaient répondre à ses interrogations et il pouvait comprendre (la situation). Le verset poursuit par « les champs de Edom » c’est à dire avant que Essav ne sorte de son lieu de résidence, il l’a atteint par ses émissaires car son lieu de résidence s’appelle « les Champs de Edom »
Sur le mode allusif, le verset nous donne trois périodes pendant lesquelles le comportement des descendants de Essav évoluera. Dans un premier temps Yaakov et Essav seront liés par la fraternité et c’est ce que suggère le verset en disant « Essav son frère » et cette période sera jusqu’à la destruction du second temple de Jérusalem, et même s’il y a eu une période où les descendants de Essav étaient sous la coupe d’Israël, cette période fut courte. La seconde période est celle de la destruction du second Temple jusqu’à la fin [des temps] pendant laquelle Essav sera en haut de l’affiche et la grandeur d’Israël sera imperceptible devant la sienne, et c’est ce que dit le verset en utilisant l’expression ארצה שעיר avec un Pata’h sous le Aleph אַ ce qui démontre un haut niveau (tout est ouvert devant lui). La troisième période est celle de notre espoir où Edom sera un héritage et c’est que dit le verset dans le champ d’Édom c’est à dire qu’il sera labouré comme un champ [détruit].
Livre Ôd Yossef ‘Hay – du Ben Ish Hay ZaTsaL
Notre Paracha débute par (Genèse Ch. 32 v. 3) :
וַיִּשְׁלַח יַעֲקֹב מַלְאָכִים לְפָנָיו, אֶל-עֵשָׂו אָחִיו, אַרְצָה שֵׂעִיר, שְׂדֵה אֱדוֹם.
Jacob envoya des messagers en avant, vers Ésaü son frère, au pays de Séir, dans la campagne d’Édom.
Nos sages nous enseignent que le mot מַלְאָכִים « messagers » est à prendre au sens strict c’est à dire qu’il s’agit d’anges.
Pour quelle raison Yaakov a-t-il eu besoin d’utiliser des anges et non d’envoyer des émissaires parmi ses gens ? De plus le mot לְפָנָיו « devant lui » [en avant] semble de trop ! De plus pour quelle raison la Torah nous détaille-t-elle les lieux d’habitation de Esaü « au pays de Séir, dans la campagne d’Édom » ? Toutes ces questions sont posées par le Alshekh ZaTsaL (voir son commentaire).
Il me semble que lorsque la Torah mentionne Essav la première fois, elle le nomme deux fois איש Homme dans une même expression comme il est écrit (Genèse Ch. 25 v 27) :
וַיִּגְדְּלוּ, הַנְּעָרִים, וַיְהִי עֵשָׂו אִישׁ יֹדֵעַ צַיִד, אִישׁ שָׂדֶה; וְיַעֲקֹב אִישׁ תָּם, יֹשֵׁב אֹהָלִים.
Les enfants ayant grandi, Ésaü devint un habile chasseur, un homme des champs, tandis que Jacob, homme inoffensif, vécut sous la tente.
La raison pour laquelle il y a ce supplément de איש Homme (utilisé deux fois) est pour nous exprimer quelque chose de déplorable et un manque ; par contre pour Jacob pour lequel le mot איש Homme n’est utilisé qu’une seule fois, cela vient exprimer un supplément. Car notre ancêtre Jacob se trouve du côté de la sainteté dans lequel il y a unité c’est pour cela que איש n’a été utilisé qu’une seule fois car la sainteté est appelée domaine privé (le domaine d’un). Par contre Esaü qui s’est attaché au côté de l’impureté (des Qélipoth) ce côté est appelé « domaine public » (le lieu des nombreux) c’est pour cela qu’on utilise deux fois איש le minimum du pluriel étant deux ; cela vient montrer que Esaü se trouve du côté de l’impureté appelée « domaine public ».
Il est connu que brule en Esaü le feu אש de l’impureté (des Qélipoth) qui est un forte rigueur ; cependant lorsqu’il résidait aux côtés de son père et s’occupait de lui, Isaac était du côté de la rigueur de la sainteté et est alors venu chez Esaü un bon côté provenant de notre ancêtre Isaac qui est la lettre Yod י de son nom, cette lettre Yod י s’est interposée entre les deux lettres du mot אש afin de casser la force de ce feu et de séparer Esaü de ce feu, l’association de אש et du Yod י ont donné איש Homme, cette association a donné cet aspect de איש à l’intériorité et à l’extériorité de Esaü c’est pour cela que le mot איש est utilisé deux fois, אִישׁ יֹדֵעַ צַיִד, אִישׁ שָׂדֶה , un habile chasseur, un homme des champs [une fois pour l’intériorité et une fois pour l’extériorité].
Tout cela était vrai en terre sainte et lorsque Esaü s’occupait de Yts’haq qui est accroché à la force de la sainteté, et le feu « a consumé » le feu c’est à dire que le feu de la sainteté a éteint le feu de l’impureté ; par contre, lorsque Esaü a quitté la Terre Sainte et s’est séparé de son père, alors la lettre Yod י s’est séparée du mot איש et il est resté אש que ce soit dans son intériorité ou dans son extériorité.
Esaü a quitté la terre sainte pour aller vers des lieux qui se nomment , אַרְצָה שֵׂעִיר la terre de Séir, les premières lettres de ces deux mots forment אש, et vers un lieu שְׂדֵה אֱדוֹם dont les premières lettres forment également (à l’envers) אש. C’est pour cela que sa résidence en ces lieux est considérée comme un danger pour Jacob et sa troupe car Esaü était en ce lieu dans un état de אש intérieurement et extérieurement [les deux אש des premières lettres de, אַרְצָה שֵׂעִיר et de שְׂדֵה אֱדוֹם] et il n’était plus איש grâce à la séparation des lettres de אש par un yod de Yts’haq, car il s’était séparé de son père Isaac.
Rachi Explicité Paracha Vaychla’h
Nous allons décortiquer le commentaire de Rashi sur quelques versets de la Paracha. Les explications sont tirées du livre « Rashi Hamméforash ». Le texte de Rashi en Français est tiré principalement du site « sefarim.fr » et est en fait celui du « Houmach avec Rachi » des éditions Gallia. J’y ai apporté de très légères modifications.
Le texte en gras et en rouge et souligné est celui de la Torah ; le texte normal est celui de « Rashi Hamméforash » et le texte en gras est la traduction de Rashi proprement dite.
Les merveilles de Rachi !!
Genèse Ch. 32 v. 3 :
וַיִּשְׁלַח יַעֲקֹב מַלְאָכִים לְפָנָיו, אֶל-עֵשָׂו אָחִיו, אַרְצָה שֵׂעִיר, שְׂדֵה אֱדוֹם
Jacob envoya des messagers en avant, vers Ésaü son frère, au pays de Séir, dans la campagne d’Édom.
וַיִּשְׁלַח יַעֲקֹב מַלְאָכִים. מַלְאָכִים מַמָּשׁ:
Yaakov envoya des messagers comme nous avons juxtaposition avec un verset (supra v. 2) qui nous parle des émissaires de D.ieu, que Yaakov avait vu à son entrée en Terre d’Israël, nous apprenons (de cette juxtaposition) qu’il s’agit véritablement des anges qui sont les anges de D.ieu dont on parle plus haut que Yaakov a envoyé à Essav (Béréshith Rabba 75, 4).
אַרְצָה שֵׂעִיר. לְאֶרֶץ שֵׂעִיר כָּל תֵּבָה שֶׁצְּרִיכָה לָמֶ »ד בִּתְחִלָתָהּ הִטִּיל לָהּ הַכָּתוּב הֵ »א בְּסוֹפָהּ:
Au pays (artsa) de Sé’ir Lorsqu’un mot exige le préfixe Lamed ל, [préposition signifiant : « en direction de »], ce préfixe peut être remplacé par le suffixe hé (Yévamoth 13b, voir également Rashi plus haut Ch. 28 v.2 commençant par פדנה) et a la même signification.
Genèse Ch. 32 v. 4 :
וַיְצַו אֹתָם, לֵאמֹר, כֹּה תֹאמְרוּן, לַאדֹנִי לְעֵשָׂו: כֹּה אָמַר, עַבְדְּךָ יַעֲקֹב, עִם-לָבָן גַּרְתִּי, וָאֵחַר עַד-עָתָּה.
Il leur avait donné cet ordre: « Vous parlerez ainsi à mon seigneur, à Ésaü: ‘Ainsi parle ton serviteur Jacob:
גַּרְתִּי. לֹא נַעֲשֵׂיתִי שָׂר וְחָשׁוּב אֶלָּא גֵּר אֵינְךָ כְּדָאי לִשְׂנוֹא אוֹתִי עַל בִּרְכוֹת אָבִיךָ שֶׁבֵּרְכָנִי הֱוֵה גְּבִיר לַאֲחֶיךָ שֶׁהֲרֵי לֹא נִתְקַיְּמָה בִּי. דָּבָר אַחֵר גַּרְתִּי בְּגִימַטְרִיָּא תַּרְיָ »ג כְּלוֹמָר עִם לָבָן הָרָשָׁע גַּרְתִּי וְתַרְיָ »ג מִצְוֹת שָׁמַרְתִּי וְלֹא לָמַדְתִּי מִמַּעֲשָׂיו הָרָעִים:
J’ai séjourné La Torah a mis l’accent sur « j’ai séjourné » [j’y suis resté un étranger] et n’a pas dit « j’étais » ou « j’ai résidé », même si j’y suis resté pendant 20 ans, car l’objectif de la mission des émissaires était de réduire et d’enlever la raison de la haine de Essav envers Yaakov, et donc le texte dit « j’ai séjourné chez Lavan » je n’y suis devenu ni un prince ni un notable, mais j’y suis resté un étranger, [le mot « garti », (« j’ai séjourné ») étant de la même racine que guér (« étranger »)]. Tu n’as plus aucune raison, par conséquent, de me haïr à cause de la bénédiction que m’a donnée ton père : « sois un chef pour tes frères » (supra 27, 29), car elle ne s’est pas réalisée (Midrash Tan‘houma Wayichla‘h 5). Autre explication, la Torah a mis l’accent en utilisant l’expression « garti », « j’ai séjourné » pour nous dire en allusion que la valeur numérique des lettres de « garti » est six cent treize, comme si Yaakov avait voulu dire : Tout en séjournant chez Lavan l’impie, j’ai continué d’observer les six cent treize commandements et je n’ai pas suivi ses mauvais exemples.
Genèse Ch. 32 v.5:
וַיְהִי-לִי שׁוֹר וַחֲמוֹר, צֹאן וְעֶבֶד וְשִׁפְחָה; וָאֶשְׁלְחָה לְהַגִּיד לַאדֹנִי, לִמְצֹא-חֵן בְּעֵינֶיךָ
J’ai séjourné chez Laban et prolongé mon séjour jusqu’à présent. J’ai acquis bœufs et ânes, menu bétail, esclaves mâles et femelles; je l’envoie annoncer à mon seigneur, pour obtenir faveur à ses yeux.’ «
וַיְּהִי לִי שׁוֹר וַחֲמוֹר. אַבָּא אָמַר לִי מִטַּל הַשָּׁמַיִם וּמִשְׁמַנֵּי הָאָרֶץ זוֹ אֵינָהּ לֹא מִן הַשָּׁמַיִם וְלֹא מִן הָאָרֶץ:
J’ai acquis bœuf et âne d’après ce qui a été dit plus haut que le principal de la mission des anges était de diminuer la cause de la haine, ce que Yaakov en disant « j’ai acquis bœufs et ânes », l’intention est de dire mon père m’avait dit (supra 27, 28). « de la rosée des cieux et des graisses de la terre » et ceci les animaux et le bétail ce ne sont des produits ni du ciel ni de la terre et même dans ce cas la bénédiction de notre père n’a pas été réalisée.
שׁוֹר וַחֲמוֹר. דֶּרֶךְ אֶרֶץ לוֹמָר עַל שְׁוָרִים הַרְבֵּה שׁוֹר. אָדָם אוֹמֵר לַחֲבֵרוֹ בַּלַּיְלָה קָרָא הַתַּרְנְגוֹל וְאֵינוֹ אוֹמֵר קְרָאוֹ הַתַּרְנְגוֹלִים:
Bœuf et âne même s’il en avait beaucoup, malgré tout il a dit « bœuf et âne » au singulier, car On a l’habitude d’employer le singulier « bœuf » pour désigner de grandes quantités de bovins (Beréchith Rabba 75), de la manière dont parlent les gens : « J’ai entendu cette nuit chanter le coq », et non : « chanter les coqs ».
וָאֶשְׁלְחָה לְהַגִּיד לַאֲדֹנִי. לְהוֹדִיעַ שֶׁאֲנִי בָּא אֵלֶיךָ: לִמְצֹא חֵן בְּעֵינֶיךָ. שֶׁאֲנִי שָׁלֵם עִמְּךָ וּמְבַקֵּשׁ אַהֲבָתְךָ:
J’ai envoyé annoncer à mon seigneur cette expression ne se rapporte pas à ce qui a été dit précédemment ; l’intention de Yaakov n’était pas de dire « j’ai envoyé pour dire ce qui a été dit plus haut à mon seigneur pour trouver grâce à tes yeux », car comment trouver grâce sur les bénédictions qui n’ont pas été accomplies, au mieux Essav arrêterait de la haïr à cause de ces bénédictions. Mais l’explication est : « j’ai envoyé annoncé à mon seigneur » Pour annoncer que je viens vers toi pour trouver grâce à tes yeux pour montrer que je suis en paix avec toi et que je cherche ton amitié.
Genèse Ch. 32 v.7:
וַיָּשֻׁבוּ, הַמַּלְאָכִים, אֶל-יַעֲקֹב, לֵאמֹר: בָּאנוּ אֶל-אָחִיךָ, אֶל-עֵשָׂו, וְגַם הֹלֵךְ לִקְרָאתְךָ, וְאַרְבַּע-מֵאוֹת אִישׁ עִמּוֹ.
Les messagers revinrent près de Jacob, en disant: « Nous sommes allés trouver ton frère Ésaü; lui-même vient à ta rencontre et quatre cents hommes l’accompagnent. »
בָּאנוּ אֶל אָחִיךָ אֶל עֵשָׂו. שֶׁהָיִיתָ אוֹמֵר אָחִי הוּא אֲבָל הוּא נוֹהֵג עִמְּךָ כְּעֵשָׂו הָרָשָׁע עוֹדֶנּוּ בְּשִׂנְאָתוֹ:
Nous sommes allés vers ton frère, vers ‘Essav Yaakov a dit plus haut (v. 4) « vers Ésaü son frère », bien qu’il s’agisse de Esaü c’est malgré tout son frère. Dans leur réponse (notre verset) ils ont dit l’inverse « vers ton frère, vers Esaü » et également ils ont séparé de mot « ton frère » et le mot « Esaü » avec le mot « אֶל» « vers » [ce qui n’est pas le cas dans la première expression], car ils lui ont dit : nous sommes allés chez ton frère chez Esaü, Celui dont tu disais qu’il est ton frère, mais il se comporte uniquement envers toi comme ‘Essav, l’impie, toujours animé par la haine (Béréshith Rabba 75, 7)
Genèse Ch. 32 v.8 (5774):
וַיִּירָא יַעֲקֹב מְאֹד, וַיֵּצֶר לוֹ; וַיַּחַץ אֶת-הָעָם אֲשֶׁר-אִתּוֹ, וְאֶת-הַצֹּאן וְאֶת-הַבָּקָר וְהַגְּמַלִּים–לִשְׁנֵי מַחֲנוֹת.
Jacob fut fort effrayé et plein d’anxiété. II distribua son monde, le menu, le gros bétail et les chameaux en deux bandes,
וַיִּירָא וַיֵּצֶר. וַיִּרָא שֶׁמָּא יֵהָרֵג. וַיֵּצֶר לוֹ אִם יַהֲרוֹג הוּא אֶת אֲחֵרִים. (ס »א שֶׁמָּא יַהֲרוֹג אֲחֵרִים וְעוֹד גִּירְסוֹת אֲחֵרוֹת וְצָרִיךְ עִיּוּן בַּמִּזְרָחִי הָהֶפְרֵשׁ שֶׁבֵּינֵיהֶם(
Ya’aqov s’effraya beaucoup, il fut angoissé Il s’est effrayé à l’idée d’être tué, et il a été angoissé à celle de devoir tuer (Béréshith Rabba 76, 2).
Genèse Ch. 32 v.9:
וַיֹּאמֶר, אִם-יָבוֹא עֵשָׂו אֶל-הַמַּחֲנֶה הָאַחַת וְהִכָּהוּ–וְהָיָה הַמַּחֲנֶה הַנִּשְׁאָר, לִפְלֵיטָה.
se disant: « Si Ésaü attaque l’une des bandes et la met en pièces, la bande restante deviendra une ressource. »
הַמַּחֲנֶה הָאַחַת וְהִכָּהוּ. מַחֲנֶה מְשַׁמֵּשׁ לָשׁוֹן זָכָר וְלָשׁוֹן נְקֵבָה. אִם תַּחֲנֶה עָלַי מַחֲנֶה הֲרֵי לָשׁוֹן נְקֵבָה. הַמַּחֲנֶה הַזֶּה לָשׁוֹן זָכָר. וְכֵן יֵשׁ שְׁאָר דְּבָרִים מְשַׁמְּשִׁים לָשׁוֹן זָכָר וְלָשׁוֹן נְקֵבָה. הַשֶּׁמֶשׁ יָצָא עַל הָאָרֶץ מִקְּצֵה הַשָּׁמַיִם מוֹצָאוֹ הֲרֵי לָשׁוֹן זָכָר. וְהַשֶּׁמֶשׁ זָרְחָה עַל הַמַּיִם הֲרֵי לָשׁוֹן נְקֵבָה. וְכֵן רוּחַ וְהִנֵּה רוּחַ גְּדוֹלָה בָּאָה הֲרֵי לָשׁוֹן נְקֵבָה. וַיִּגַע בְּאַרְבַּע פִּנּוֹת הַבַּיִת הֲרֵי לָשׁוֹן זָכָר. וְרוּחַ גְּדוֹלָה וְחָזָק מְפָרֵק הָרִים הֲרֵי לָשׁוֹן זָכָר וְלָשׁוֹן נְקֵבָה. וְכֵן אֵשׁ וְאֵשׁ יָצְאָה מֵאֵת ה’ לָשׁוֹן נְקֵבָה. אֵשׁ לוֹהֵט לָשׁוֹן זָכָר:
A l’un des camps (a‘hath, au féminin) et le frappe (au masculin) le mot הָאַחַת (l’un des) est au féminin, tandis que le mot וְהִכָּהוּ (et le frappe) est au masculin car le mot hébreu ma‘hanè (« camp ») s’emploie indifféremment au masculin et au féminin comme par exemple : « si un camp campait (ta‘hanè) contre moi » (Tehilim 27, 3) est au féminin, car il est écrit ta‘hanè et non « ya’hané » tandis que plus loin (infra 33, 8) il est écrit « qu’est-ce pour toi que tout ce camp (hazè) » est au masculin puisqu’il est écrit « Hazé » et non « Hazoth ». De même il existe en hébreu d’autres mots qui peuvent désigner un masculin ou au féminin comme dans : « le soleil [au masculin] était sorti sur la terre » (supra 19, 23), car le mot « était sorti » est au masculin et se rapporte au « soleil », « l’extrémité du ciel est sa sortie [du soleil, au masculin] » (Tehilim 19, 7) le mot « Motsao » « sa sortie » est ai masculin et se rapporte au soleil, nous avons des exemples où le mot « soleil » est au masculin et « le soleil brillait [au féminin] sur les eaux » (II Melakhim 3, 22). De même pour le mot roua‘h (« vent ») est masculin et féminin: « un grand vent [au féminin] est venu » (‘Iyov 1, 19), « il a frappé [au masculin] les quatre angles de la maison » (ibid.) « vent » est au masculin et , « un vent grand [au féminin] et fort [au masculin] brisait les montagnes » (I Melakhim 19, 11) le mot « vent » est au masculin et au féminin dans la même phrase. De même pour le mot éch (« feu ») : « un feu s’élança [au féminin] de devant Hachem » (Bamidbar 16, 35), « un feu flamboyant [au masculin] » (Tehilim 104, 4).
וְהָיָה הַמַּחֲנֶה הַנִּשְׁאָר לִפְלֵיטָה. עַל כָּרְחוֹ כִּי אֶלָּחֵם עִמּוֹ. הִתְקִין עַצְמוֹ לִשְׁלֹשָׁה דְּבָרִים לְדוֹרוֹן לִתְפִלָּה וְלַמִּלְחָמָה. לְדוֹרוֹן וַתַּעֲבוֹר הַמִּנְחָה עַל פָּנָיו. לִתְפִלָּה. אֱלֹהֵי אָבִי אַבְרָהָם. לַמִּלְחָמָה. וְהָיָה הַמַּחֲנֶה הַנִּשְׁאָר לִפְלֵיטָה:
Le camp restant sera sauvé Il n’a pas dit « peut-être le camp restant sera sauvé » mais il a exprimé une certitude Malgré ‘Essav, car je me battrai avec lui. Ya’aqov s’est préparé de trois manières à sa rencontre avec ‘Essav : par des cadeaux, par la prière et par la préparation au combat. Par le cadeau : « l’offrande passa devant lui » (infra verset 22), par la prière : « Eloqim de mon père Avraham ! » (infra verset 10), par la préparation au combat : « le camp restant sera sauvé ».
Retrouvez le texte de la Paracha Vaychla’h sur Sefarim.fr
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Divré Torah Paracha Vaychla’h. Publié le 2 décembre 2014 et mis à jour le 9 décembre 2019 puis le 1er Décembre 2020