Paracha ‘Hayé Sarah 7 Divré Torah par Le Jardin de la Torah
Paracha ‘Hayé Sarah
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Ces divré Torah sont dédiés Léilouy Nichmat Hanna bat Rivka
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Nous vous proposons cette semaine 7 Divré Torah sur la Paracha :
– Shiouré Harashal – Marane Rav Ovadia Yossef Zatsal
– Yaghel Yaakov (du Kaf Hahaym)
– Yaghel Yaakov (du Kaf Hahaym)
Premier Dévar Torah Shiouré Harashal Tome 2 (pages 131-132) Paracha ‘Hayé Sarah
Pour l’élévation de l’âme de MARANE Rabbénou Haggadol, Harav Ovadia Yossef Ben Gorgié Zekher Tsadiq Véqaddosh Livrakha.
Dans notre Paracha nous avons le verset suivant (Genèse Ch. 24 v1) :
וְאַבְרָהָם זָקֵן, בָּא בַּיָּמִים; וַיהוָה בֵּרַךְ אֶת-אַבְרָהָם, בַּכֹּל.
Or Abraham était vieux, avancé dans la vie; et l’Éternel avait béni Abraham en toutes choses.
Que signifie cette redondance dans le texte « était vieux » et « avancé dans la vie », s’il était vieux il est évident qu’il était avancé dans la vie !! Dans le Midrash on rapporte à ce propos le verset (Psaumes Ch. 37 v. 18) :
יוֹדֵעַ ה״, יְמֵי תְמִימִם; וְנַחֲלָתָם, לְעוֹלָם תִּהְיֶה.
L’Eternel protège les jours des hommes intègres, leur héritage est assuré à jamais.
Il nous faut comprendre ce que signifie יְמֵי תְמִימִם « les jours des hommes intègres ».
En fait un Avrekh [un étudiant en Torah qui est marié et étudie dans un Kollel toute la journée] étudie la Torah au Kollel et après cette étude au Kollel il rentre chez lui, et même lorsqu’il rentre chez lui il étudie car pour lui l’étude n’est dictée par personne mais il étudie pour exécuter la volonté de Hashem qui nous a demandé d’étudier, dans ce cas il s’agit d’un véritable Talmid Hakham (érudit) et à son propos nous avons le verset (Proverbes Ch. 10 v. 27)
יִרְאַת ה״, תּוֹסִיף יָמִים; וּשְׁנוֹת רְשָׁעִים תִּקְצֹרְנָה.
La crainte de l’Eternel prolonge les jours, mais les années des méchants sont courtes.
C’est à dire que lui il prolonge ses jours dans l’étude [la crainte de Hachem lui fait prolonger ses journées d’étude].
Dans le Talmoud (Shabbath 89) nous avons un enseignement qui nous apprend que dans le futur [avant la résurrection des morts] Hashem rejugera tous les hommes et le Saint béni soit-Il « s’apercevra » que la majorité n’étudiait pas la Torah il dit alors à Avraham : « tes enfants ont fauté », Avraham répond alors « s’ils ont fauté, efface les pour ton honneur ». Le Saint béni soit-Il se dit alors que Avraham n’avait pas connu la difficulté d’éduquer des enfants (n’en ayant eu que 2) et seul Yaakov a connu la difficulté d’éduquer des enfants avec sa dizaine de garçons. Le Saint béni soit-Il dit à Yaakov « tes enfants ont fauté » alors Yaakov répond « s’ils ont fauté, efface les pour ton honneur ». Alors le Saint béni soit-Il va voir Isaac et Il lui dit « tes enfants ont fauté », Isaac lui répond alors « Est-ce que ce ne sont que mes enfants ? Ce sont Tes enfants comme il est écrit (Exode Ch. 4 v. 22) :
וְאָמַרְתָּ, אֶל-פַּרְעֹה: כֹּה אָמַר ה״, בְּנִי בְכֹרִי יִשְׂרָאֵל.
Alors tu diras à Pharaon: ‘Ainsi parle l’Éternel: Israël est le premier-né de mes fils; »
Alors, Isaac fait les comptes, les vingt premières années de l’homme ne rentrent pas dans le décompte des fautes qui méritent punition, et comme la vie d’un homme est de 70 ans, il reste 50 ans. Parmi ces 50 ans il y a les nuits pendant lesquelles (puisqu’on dort) on ne faute pas et dans les jours restant (dans le décompte) il y a des jours avec des Mitsvoth et des jours avec des fautes et donc ce qu’il reste je suis prêt à supporter avec Hashem leurs fautes, de la même manière que j’ai accepté de sacrifier ma vie avec abnégation et accepté d’être immolé pour la sanctification de Ton nom. Par ce mérite (de la défense apportée par Isaac et du sacrifice d’Isaac), Israël est alors sauvé.
Lorsque le peuple d’Israël entend l’accusation qui a été proférée contre lui, ils sont reconnaissants envers Isaac notre Patriarche qui les a sauvés, et lui de leur dire d’être reconnaissants envers Hashem car c’est Lui qui leur a pardonné, alors le Saint béni soit-Il fait revivre les morts de tout le peuple d’Israël.
De là nous apprenons que toute la vie d’un homme lorsqu’il est un Racha (un mécréant), cette vie n’est considérée que comme une petite partie de sa vie [ne sont comptés que les jours avec faute].
יִרְאַת ה״, תּוֹסִיף יָמִים; וּשְׁנוֹת רְשָׁעִים תִּקְצֹרְנָה.
La crainte de l’Eternel prolonge les jours, mais les années des méchants sont courtes.
Par contre pour les Tsadikim, les justes, ils augmentent leurs heures et leurs années et la majorité de leurs années sont considérées comme des Mitsvoth [le verset signifie alors que « les Tsadikim augmentent le nombre de jours de leur vie, c’est à dire les jours avec des Mitsvoth qui sont la vraie vie, et pour les mécréants on considère le peu de jours restant pendant lesquels ils fautent].
On explique également ce verset avec une parabole. Un couturier rentre dans une synagogue. Il y voit un enfant avec un livre de prières en mains qui prie très bien, cet enfant ne quitte pas son livre de prières des yeux. Le couturier demande alors « Qui est son père ? », on lui montre le père du petit. Le couturier se dirige vers le père et lui dit avec flamme « quel enfant Sage et Tsaddiq tu as !! ». Le père lui répond alors que le garçon a déjà 12 ans (afin qu’il ne croît pas que c’est un jeune enfant qui est si Sage et qu’il ne lui fasse alors du mauvais œil).
Le Shabbath suivant, notre couturier était dans un autre lieu et il vit un garçon qui ne restait pas un seul instant sans faire du bruit, il parlait tout le temps. Le couturier demande alors « Qui est son père ? », on lui montre le père du garçon. Le couturier va vers le père et lui demande « c’est ton fils ? » Quel âge a-t-il ? Le père lui répond alors « il est petit, il n’a que 8 ans mais il paraît grand » et donc il rend son fils plus jeune afin qu’on ne parle pas de son fils en disant qu’il est si mauvais [le fait d’être petit lui donnerait des circonstances atténuantes].
C’est bien la différence qu’il y a entre les bons et les mauvais. Les bons, on augmente le nombre de leurs années et on dit qu’ils sont grands et c’est la première partie de notre verset « La crainte de l’Eternel prolonge les jours », tandis que pour les mauvais on défend leur cause en disant qu’ils sont jeunes et c’est ce que signifie la fin de notre verset « mais les années des méchants sont courtes »
Or Avraham notre patriarche a rapproché des milliers de personnes dans la foi en Hashem et c’est ce que dit le verset de notre Paracha « Or Abraham était vieux », de la même manière que Avraham a donné du mérite à un grand nombre [en les rapprochant de Hashem], et le mérite de ce grand nombre dépend de Avraham de la même manière celui qui donne du mérite à un grand nombre en leur faisant faire Téshouva [retour à Hashem], le mérite de ce grand nombre qui revient à Hashem est attribué à cette personne qui les a fait revenir à Hashem.
Racontons l’histoire [véridique] d’un érudit à qui on a proposé de donner un cours de Torah devant un Kollel et il a eu peur du fait du stress causé par la difficulté de parler en public, il alla voir le Hafets Haym fin d’avoir un conseil de sa part. Le Hafets Haym lui demanda alors « combien de temps as-tu étudié aujourd’hui » l’érudit lui répondit « 2 heures » Le Hafets Haym lui répondit alors « moi j’ai étudié 50 heures »…..
Comment est-ce possible (une journée ne fait que 24 heures) ? Du fait que j’ai enseigné la Torah à 50 personnes, c’est comme si j’avais étudié 50 heures. Cet érudit comprit ainsi que cela valait largement le coup d’avoir le mérite d’enseigner à d’autres personnes et de leur donner du mérite dans leur Torah.
C’est la signification de la fin de notre verset (de notre Paracha) « avancé dans la vie », c’est-à-dire qu’Avraham a acquis le mérite des personnes qu’il a faites entrer sous les ailes de la Shékhina, c’est à dire que leurs jours sont comptés comme étant les siens.
Il est vraiment bien que les Avrekhim (étudiants de kollelim) qui étudient la Torah, dont le mérite est très grand, aillent enseigner la Torah aux gens et aux élèves car ainsi la Torah apprise par les autres leur est attribuée en tant que mérite.
Second Dévar Torah Livre Kissé Ra’hamim du Rav Ra’hamim Mélamed Cohen
Notre Paracha débute par
וַיִּהְיוּ חַיֵּי שָׂרָה, מֵאָה שָׁנָה וְעֶשְׂרִים שָׁנָה וְשֶׁבַע שָׁנִים–שְׁנֵי, חַיֵּי שָׂרָה
Les vies de Sarah furent de cent ans et vingt ans et sept ans [127]; les années des vies de Sara.
Pourquoi le mot ויהיו (elles furent) est-il utilisé et pas une autre forme comme והיה (elle était la vie de Sarah) ou bien והיו (elles étaient les vies de Sarah) ? En fait les années principales dans la vie de Sarah sont celles depuis la naissance d’Isaac jusqu’au « ligotage » d’Isaac (improprement appelé sacrifice d’Isaac) et ces années sont au nombre de 37 comme la valeur numérique de ויהיו (6+10+5+10+6=37). Le principal de la vie de Sarah est donc un nombre d’années correspondant à la valeur numérique du mot ויהיו soit 37.
Pendant les 90 premières années Sarah a mangé son pain « péniblement acquis ». La parole des sages est connue : « Celui qui a un fils mange son pain dans la joie », s’il n’en a pas il mange son pain péniblement acquis
Et ainsi les vraies années de la vie de Sarah sont 37 années comme la valeur numérique de ויהיו. Le texte précise bien חַיֵּי שָׂרָה qui est un langage de domination et de grandeur (sous-entendu elle a vraiment vécu).
C’est l’allusion que nous donne le Roi David dans le Psaume 127 (qui correspond au nombre des années de la vie de Sarah) lorsqu’il utilise cette expression « pain péniblement acquis » aux versets 2 et 3
שָׁוְא לָכֶם מַשְׁכִּימֵי קוּם, מְאַחֲרֵי-שֶׁבֶת—אֹכְלֵי, לֶחֶם הָעֲצָבִים כֵּן יִתֵּן לִידִידוֹ שֵׁנָא.
C’est en vain que vous avancez l’heure du lever, que vous prolongez tard vos veilles, mangeant un pain péniblement gagné! A celui qu’il aime [D.ieu] donne le nécessaire pendant son sommeil.
הִנֵּה נַחֲלַת ה״ בָּנִים: שָׂכָר, פְּרִי הַבָּטֶן.
Voyez, le vrai don de l’Eternel, ce sont des fils; sa récompense, c’est le fruit des entrailles.
Lorsque le Roi David parle du pain péniblement gagné, il pense à Avraham et Sarah. De même « il donnera à celui qu’il aime le sommeil » (A celui qu’il aime [D.ieu] donne le nécessaire pendant son sommeil), son aimé est Avraham qui est appelé « Avraham Ohavi » « Avraham mon aimé ». Le psaume poursuit par הִנֵּה נַחֲלַת ה״ בָּנִים:; Voyez, le vrai don de l’Eternel, ce sont des fils. Et pourtant Avraham n’avait qu’un seul fils, Isaac (qui seul est appelé sa descendance). Pour quelle raison le verset met-il un pluriel « des fils » alors que Sarah n’avait qu’un fils, Yts’haq. Le psaume dit « des fils » parce que Sarah a allaité plusieurs enfants.
Dans ce même psaume il est écrit au dernier verset, le verset 5
אַשְׁרֵי הַגֶּבֶר– אֲשֶׁר מִלֵּא אֶת-אַשְׁפָּתוֹ, מֵהֶם: לֹא-יֵבֹשׁוּ– כִּי-יְדַבְּרוּ אֶת-אוֹיְבִים בַּשָּׁעַר.
Heureux l’homme qui en a rempli son carquois! Ils n’auront pas à rougir, lorsqu’ils plaideront contre des ennemis à la Porte.
Le mot אַשְׁפָּתוֹ « son carquois » constitue les lettres des mots suivants : א’וכלים ש׳ותים פ’ת’ו, expression qui signifie « ils mangent et boivent son pain » c’est à dire que les invités mangeaient et buvaient sans aucune gêne ce qui appartenait à Avraham. Les moqueurs de cette générations disaient qu’on avait amené un enfant abandonné (que Yts’haq était un enfant abandonné qu’on faisait passer pour l’enfant de Avraham et Sarah) tandis que Avraham était assis à la porte de sa tente pour accueillir les passants, et c’est ce que dit la fin du verset כִּי-יְדַבְּרוּ אֶת-אוֹיְבִים בַּשָּׁעַר « lorsqu’ils plaideront contre des ennemis à la Porte ».
Troisième Dévar Torah Livre Pitou’hé ‘Hotam de Maran Abir Yaâkov – Ribbi Yaâkov Abé’hssera Zeçouqal
Considérons le premier verset de notre Paracha :
וַיִּהְיוּ חַיֵּי שָׂרָה, מֵאָה שָׁנָה וְעֶשְׂרִים שָׁנָה וְשֶׁבַע שָׁנִים–שְׁנֵי, חַיֵּי שָׂרָה
Les vies de Sara furent de cent ans et vingt ans et sept ans [127]; les années des vies de Sara.
On peut donner une allusion (Réméz) sur le fait que la Torah nous indique les années de la vie de Sara [contrairement à toutes les autres femmes justes]. Nous pouvons expliquer que, comme cela est connu, Sara notre matriarche était un Guilgoul (réincarnation) de Hawa (Eve) et tout ce que Hawa a détérioré et a abimé, Sarah est venue et l’a réparé. Si nous considérons les cent vingt-sept années de la vie de Sara קכ״ז (127 en hébreu), nous pouvons utiliser le procédé qui consiste à transformer les lettres de la manière suivante :
- אי״ק : c’est à dire que ces trois lettres sont interchangeables (l’unité, la première dizaine et la première centaine) ;
- בכר : c’est à dire que ces trois lettres sont interchangeables (deux unités, la seconde dizaine et la seconde centaine) ;
- etc.
Et donc, en considérant les קכ״ז années de la vie de Sara, le ק se transforme en י qui vaut 10 ; le כ se transforme en ב qui vaut 2 et il reste le ז qui vaut 7, soit en tout 10+2+7=19 qui est la valeur numérique de חוה, ‘Hawa/Eve ! Pour nous dire, sur le mode allusif, que Sarah notre matriarche, pendant sa vie, a réparé ce qu’a détérioré ‘Hawa/Eve.
De plus, וַיִּהְיוּ חַיֵּי שָׂרָה, מֵאָה, (les quatre premiers mots de notre Paracha), lorsqu’on considère la dernière lettre de chacun de ces quatre mots on trouve י־ה־ו־ה, le nom de D.ieu pour nous dire sous le mode allusif que tout ce que Eve a détérioré dans le nom י־ה־ו־ה (tout ce qui a sa racine dans ce nom), Sara l’a réparé entièrement.
Considérons maintenant le second verset de notre Paracha :
וַתָּמָת שָׂרָה, בְּקִרְיַת אַרְבַּע הִוא חֶבְרוֹן–בְּאֶרֶץ כְּנָעַן; וַיָּבֹא, אַבְרָהָם, לִסְפֹּד לְשָׂרָה, וְלִבְכֹּתָהּ.
Sara mourut à Kiryath-Arba, qui est Hébron, dans le pays de Canaan; Abraham y vint pour dire sur Sara les paroles funèbres et pour la pleurer.
Nous pouvons dire, en allusion, que les 127 années de la vie de Sara sont en regard des quatre noms de D.ieu :
- י־ה־ו־ה : qui vaut 26 ;
- א־ד־נ־י : qui vaut 65 ;
- י־ה : qui vaut 15 ;
- א־ה־י־ה : qui vaut 21.
Soit au total : 26+65+15+21 = 127
Cela vient nous apprendre, à travers cette allusion, quelle grandeur et quelle sainteté Sarah a atteintes car toutes ses années ont été rappelées dans les noms saints de l’Eternel, béni soit-Il. Car Sarah est une allusion à la Shékhina, la présence divine et est liée à elle. En conséquence son nom initial était שר״י Saray, et ensuite le Saint béni soit-Il lui a changé son nom et a mis (à la place du Yod) la lettre ה, à la fin de son nom, pour nous dire, en allusion, que Sarah שרה est liée à la Shékhina, la présence D.ivine qui est la dernière lettre ה du nom י־ה־ו־ה.
[N.B. il est connu qu’en regard de la première lettre du nom de D.ieu il y a la Séfira Hokhma (ou le « visage » Abba=Père) ; qu’en regard de la seconde lettre il y a la Séfira Bina (ou le « visage » Ima=Mère) ; qu’en regard de la troisième lettre il y a le « visage » « Zair Anpin » ou « petite » face constitué des 6 Séfiroth Hessed-Guévoura-Tiféreth-Netsa’h-Hod-Yessod et qu’en regard de la dernière lettre il y la Séfira Malkhout qui est la Shékhina].
C’est ce que dit notre verset וַתָּמָת שָׂרָה, בְּקִרְיַת אַרְבַּע que nous pouvons traduire par « Sara Mourut dans ce qui est appelé quatre ; c’est à dire que les années de sa vie appellent (désignent) les quatre noms י־ה־ו־ה , א־ד־נ־י , י־ה , א־ה־י־ה et la raison pour laquelle nous avons cette relation (127 valant la somme des valeurs numériques de ces quatre noms saints), est que Sara était attachée à la Shékhina qui s’appelle [dans le Zohar Haqqadosh] אֶרֶץ כְּנָעַן « la terre de Canaan » [c’est la suite du verset]. De ce fait Avraham a été très affligé de sa disparition et, en conséquence, (suite et fin du verset) « Abraham y vint pour dire sur Sarah les paroles funèbres et pour la pleurer ».
Quatrième Dévar Torah Rav Friedman (Paracha ‘Hayé Sarah)
Tiré du site http://bnei-zion.com
Au nom du Shévilé Pin’has de Rav Pin’has Friedman
Dans notre Paracha nous avons une négociation entre Avraham et Efron pour l’acquisition de la caverne dans laquelle Avraham veut enterrer Sara. Au départ Efron fait croire qu’il souhaite la céder gratuitement et finalement en prend prix fort. Le verset de conclusion de cette négociation est (Genèse Ch. 23 V. 16) :
וַיִּשְׁמַע אַבְרָהָם, אֶל-עֶפְרוֹן, וַיִּשְׁקֹל אַבְרָהָם לְעֶפְרֹן, אֶת-הַכֶּסֶף אֲשֶׁר דִּבֶּר בְּאָזְנֵי בְנֵי-חֵת–אַרְבַּע מֵאוֹת שֶׁקֶל כֶּסֶף, עֹבֵר לַסֹּחֵר.
Abraham écouta Efron et Avraham pesa, pour Efron, l’argent dont il avait parlé aux oreilles des enfants de Heth: quatre cents sicles [shéquels] d’argent, en monnaie courante chez le marchand.
Rashi à ce propos nous commente :
- Avraham pesa à ‘Efron Il manque un waw à ‘Efron, parce qu’il avait beaucoup parlé pour ne finalement rien faire (Baba Metsi‘a 87a, Beréchith Rabba 58, 7). Il a pris à Avraham des grands Shekel qui sont des centeniers, ainsi qu’il est écrit : « en monnaie courante chez le marchand ». Ils sont acceptés comme Shekel en tous lieux. Il y a des endroits où les Shekel sont grands, ce sont les antarim, en français médiéval : des « centeniers » (voir Ruth Rabba 7).
Il nous faut comprendre pourquoi il manque au nom de Efron, cette lettre Waw ו spécifiquement et non une autre lettre.
Le Baal Hattourim écrit à ce propos, dans son langage saint, Efron עֶפְרֹן est écrit de manière incomplète [son nom est écrit עֶפְרוֹן dans tout le texte qui précède, et là il manque un waw ו], et la valeur numérique [de ce nom incomplet] est celle de l’expression רע עין « avarice » qui a pour valeur numérique 400, qui est en regard des 400 sicles d’argent que Efron a pris en échange de la caverne [où a été enterrée Sara]
Ainsi donc, la raison pour laquelle il manque un Waw, et non une autre lettre, à l’orthographe de Efron est qu’ainsi la valeur numérique de son nom est de quatre-cents afin de nous donner en allusion les 400 sicles d’argent qu’Efron a pris de Avraham.
Afin de comprendre ce sujet avec plus de profondeur, comprenons le commentaire du Kéli Yaqar qui rapporte les propos des Sages (Dans le Talmoud, Bava Vatra 9a) :
- Ribbi Yts’haq dit : toute personne qui donne une pièce (de Tsédaqa) à un pauvre est béni par six (6) bénédictions.
Il s’avère ainsi qu’une personne qui est רע עין « avare » et ne donne pas de Tsédaqa n’est pas béni par six bénédictions. Et donc Efron qui était רע עין avare, et a refusé de donner la caverne gratuitement à Avraham, afin d’agir avec générosité envers Sarah, et de plus a empoché « 400 sicles d’argent en monnaie courante chez le marchand » [ce qui était une très grosse somme] a eu son nom amputé de la lettre waw ו, qui a pour valeur numérique 6, afin de montrer à tous que les 6 bénédictions lui manqueront [ne lui seront pas données].
Continuant dans cette voie, le Kéli Yaqar commente également l’enseignement du Talmoud (Sotta 38a) : Rabbi Yéoshoua ben Lévy enseigne, on ne donne un verre de vin pour faire la bénédiction qu’à une personne qui est טוב עין (l’inverse de רע עין) c’est à dire à une personne qui a bon cœur, qui est généreuse, comme il est écrit (Mishlé/Proverbes Ch. 22 v. 9) :
טוֹב-עַיִן, הוּא יְבֹרָךְ: כִּי-נָתַן מִלַּחְמוֹ לַדָּל.
Celui qui a bon cœur sera béni, car il partage son pain avec le pauvre
Ne lis pas, nous dit Rabbi Yéoshoua ben Lévy, יְבֹרָךְ « sera béni » mais lisיְבָרֵך « fera la bénédiction » (en changeant les voyelles).
D’après ce qui a été vu plus haut, il y a lieu de dire que la manière de lire et la manière dont le texte est écrit vont dans une seule et même direction, puisqu’en fait celui qui a bon cœur [son état présent], c’est lui qui doit faire la bénédiction sur le verre, alors que la manière de lire est יְבורָךְ, avec un waw, nous indique que par le mérite d’être généreux il méritera d’être béni par les 6 bénédictions [sa récompense]. Il convient de rapporter ici les paroles du Zohar Haqqadosh, à propos de ce qu’a dit Ra’hav aux explorateurs [juste avant l’entrée en terre d’Israël] qu’elle avait hébergés en sa demeure (Josué Ch. 2 v. 12) :
וַעֲשִׂיתֶם גַּם-אַתֶּם עִם-בֵּית אָבִי, חֶסֶד, וּנְתַתֶּם לִי, אוֹת אֱמֶת.
qu’à votre tour vous agirez avec bonté envers la maison de mon père, et m’en donnerez un signe de vérité [gage certain]
Le Zohar Haqqadosh demande : et quel est ce « signe de vérité [gage certain] » ? Réponse du Zohar : c’est la lettre Waw ו ! On voit dans les livres saints que la lettre Waw, lorsqu’on la remplit s’écrit ו״ו, ce qui nous rappelle la vérité car l’intérieur de la lettre (la lettre lorsqu’on la remplit mais sans la lettre initiale, il s’agit ici du second ו de ו״ו ) est identique à l’extérieur de la lettre (la lettre initiale c’est à dire le premier ו de ו״ו ), et là dans le cas l’intérieur de la lettre ו est identique strictement à l’extérieur.
De là nous pouvons comprendre pourquoi c’est précisément la lettre ו qui a été manquante dans le nom de Efron. C’est parce que Efron n’avait pas son intérieur identique à son extérieur, car ce n’était pas un homme de vérité puisqu’au début il a exprimé qu’il voulait donner la caverne à Avraham gratuitement, lui en faire cadeau, mais finalement il a pris la somme forte pour donner la caverne, en conséquence la Torah a enlevé de son nom la lettre waw ו, qui est une lettre de vérité, dont l’extérieur est identique à l’intérieur.
Cinquième Dévar Torah Yaghel Yaakov (Paracha ‘Hayé Sarah)
Livre Yaghel Yaâkov du Rav Yaâkov Haym Sofer (l’auteur du Kaf Ha’haym) page 5.
וַיִּהְיוּ חַיֵּי שָׂרָה « furent les vies de Sarah »
CET ENSEIGNEMENT EST SUR LE MODE ALLUSIF, N’EN TIRER AUCUNE CONSEQUENCE DANS LES FAITS (les fautes indiquées dans ce texte sont des fautes involontaires et non volontaires).
Le mot ויהיו à la même lecture si on le lit de droite à gauche (normalement) et si on le lit de gauche à droite (à l’envers). Cela vient nous rappeler, en allusion, l’enseignement des sages :
- Si une personne fait des Mitsvoth et des bonnes actions (par exemple de la Tsédaka ou visites aux malades …), le jour où il a fauté n’est pas considéré comme « fauter » car il a déjà acheté [ce jour] en faisant des bonnes actions. Il est venu en ce monde pour faire des bonnes actions et in fine il a accompli ce qu’il devait accomplir [les Mitsvoth et les bonnes actions].
- Par contre si une personne n’accomplit aucune Mitsva alors ce jour est perdu, car quel intérêt y a-t-il pour lui de vivre puisque cette journée n’a pas servi à accomplir l’objectif de sa venue en ce monde ?
- Par contre s’il a accompli des Mitsvoth et des bonnes actions, bien que dans la journée il a commis des fautes ; les Mitsvoth faites existent bien et sont avec lui à tout moment.
C’est ce que nous dit le premier verset de notre Paracha וַיִּהְיוּ חַיֵּי שָׂרָה « furent les vies de Sarah » ; le mot ויהיו, se lit à l’endroit comme à l’envers ויהיו, pour nous dire que comme Sarah était une Tsédéqeth, une juste, c’est à dire que même à l’envers, lorsqu’on regarde les jours passés, ces jours font partie des vies de Sarah, car elle a fait chaque jour des bonnes actions [tous ses jours furent avec des bonnes actions].
Par ce développement on peut comprendre le verset
יִרְאַת ה׳ , תּוֹסִיף יָמִים; וּשְׁנוֹת רְשָׁעִים תִּקְצֹרְנָה.
La crainte de l’Eternel prolonge les jours, mais les années des méchants sont courtes.
C’est à dire que par la crainte d’Hashem, une personne fait des bonnes actions, et ainsi cela lui « rajoute » des jours et ces jours apparaissent comme nombreux puisque ces jours ne sont pas perdus puisque cette personne a fait ce qu’elle avait à faire [ce pour quoi est née]; ces jours sont toujours à ses côtés, elle s’en réjouit et en profite à chaque moment où elle se souvient de ces jours. Par contre les jours pendant lesquels elle a fait des mauvaises actions, sont perdus et ne lui apportent aucune satisfaction.
Sixième Dévar Torah Yaghel Yaakov Paracha ‘Hayé Sarah
Livre Yaghel Yaâkov du Rav Yaâkov Haym Sofer (l’auteur du Kaf Ha’haym) page 5
Dans la Paracha au chapitre 24 verset 1 :
וְאַבְרָהָם זָקֵן, בָּא בַּיָּמִים; וה״ בֵּרַךְ אֶת-אַבְרָהָם, בַּכֹּל.
Or Abraham était vieux, avancé dans la vie; et l’Éternel avait béni Abraham en toutes choses.
Les premières lettres de וְאַבְרָהָם זָקֵן, בָּא בַּיָּמִים ont pour valeur numérique 17 (6+7+2+2=17) qui est la valeur numérique du mot טוב bon/bien. Cela nous donne en allusion la Torah qui est appelée טוב bon/bien selon le verset (Mishlé/Proverbes Ch. 4, v2)
כִּי לֶקַח טוֹב, נָתַתִּי לָכֶם; תּוֹרָתִי, אַל-תַּעֲזֹבוּ.
Car je vous ai donné une bonne acquisition [un bon cadeau], n’abandonnez pas ma Torah.
Le verset de notre Paracha signifie alors : bien que Avraham ait atteint un âge avancé de 140 ans, il n’a pas du tout amoindri l’étude de la Torah et la pratique des commandements et donc « l’Éternel avait béni Abraham en toutes choses » c’est à dire que Hashem ne lui a fait manquer de rien tant en richesse, qu’en honneur ou en Torah [la compréhension]. C’est pourquoi le verset dit בַּכֹּל qui forme les premières lettres des mots ברכה כבוד לימוד soit « Bénédiction, Honneur, Etude de la Torah ». Le mot ברכה Bénédiction fait allusion à l’argent [la richesse] comme le disent les sages à propos du verset de la bénédiction des Cohanim :
יְבָרֶכְךָ וה״, וְיִשְׁמְרֶךָ.
Que l’Éternel te bénisse et te protège!
« Qu’il te bénisse », les Sages nous apprennent qu’il s’agit d’une bénédiction sur l’argent, la richesse.
Septième Dévar Torah Rachi Explicité (Paracha ‘Hayé Sarah)
Nous allons décortiquer le commentaire de Rashi sur quelques versets de la Paracha. Les explications sont tirées du livre « Rashi Hamméforash ». Le texte de Rashi en Français est tiré principalement du site « sefarim.fr » et est en fait celui du « Houmach avec Rachi » des éditions Gallia. J’y ai apporté de très légères modifications.
Le texte en gras et en rouge est celui de la Torah ; le texte normal est celui de « Rashi Hamméforash » et le texte en gras est la traduction de Rashi proprement dite.
Les merveilles de Rashi !!
Genèse Ch. 23 v. 1 :
וַיִּהְיוּ חַיֵּי שָׂרָה, מֵאָה שָׁנָה וְעֶשְׂרִים שָׁנָה וְשֶׁבַע שָׁנִים–שְׁנֵי, חַיֵּי שָׂרָה
Les vies de Sara furent de cent ans et vingt ans et sept ans [127]; les années des vies de Sara.
וַיִּהְיוּ חַיֵּי שָׂרָה מֵאָה שָׁנָה וְעֶשְׂרִים שָׁנָה וְשֶׁבַע שָׁנִים. לְכָךְ נִכְתָּב שָׁנָה בְּכָל כְּלָל וּכְלָל לוֹמָר לְךָ שֶׁכָּל אֶחָד נִדְרָשׁ לְעַצְמוֹ בַּת ק’ כְּבַת כ’ לְחֵטְא מַה בַּת כ’ לֹא חָטְאָה שֶׁהֲרֵי אֵינָהּ בַּת עוֹנָשִׁין אַף בַּת ק’ בְּלֹא חֵטְא. וּבַת כ’ כְּבַת ז’ לְיוֹפִי:
Les vies de Sarah furent de cent ans et vingt ans et sept ans Pourquoi le mot « an » est-il répété à trois reprises ? Et le texte ne dit-il pas « cent ans et vingt-sept ans » comme c’est l’habitude dans la Torah ? C’est pour te dire, c’est pour t’apprendre que les années de la vie de Sarah ne sont pas celles des autres êtres humains, que chaque nombre exige une explication : à cent ans, elle était comme à vingt, sans péché. De même qu’elle était sans péché à vingt ans, parce qu’elle n’était pas responsable de ses actes, car on ne punit, dans le tribunal céleste, que les fautes faites à partir de 20 ans, de même était-elle, sans faute, à cent ans. Et à vingt ans, elle était aussi belle qu’à sept ans, car sa beauté et sa grâce n’ont pas été altérées lorsqu’elle a atteint vingt ans (Beréchith Rabba 58).
שְׁנֵי חַיֵּי שָׂרָה. כֻּלָּן שָׁוִין לְטוֹבָה:
Les années de la vie de Sarah En vérité c’est étonnant puisqu’il a déjà été dit « Les vies de Sarah furent de cent ans et vingt ans et sept ans » ? [et pourquoi une telle redondance ?], le texte revient et inclut toutes les années de sa vie Pour nous apprendre qu’elles étaient toutes égales pour le bien, que ce soit dans la richesse, les biens, les honneurs ou la santé.
Genèse Ch. 23 v. 2 :
וַתָּמָת שָׂרָה, בְּקִרְיַת אַרְבַּע הִוא חֶבְרוֹן–בְּאֶרֶץ כְּנָעַן; וַיָּבֹא, אַבְרָהָם, לִסְפֹּד לְשָׂרָה, וְלִבְכֹּתָהּ.
Sara mourut à Kiryath-Arba, qui est Hébron, dans le pays de Canaan; Abraham y vint pour dire sur Sara les paroles funèbres et pour la pleurer.
בְּקִרְיַת אַרְבַּע. עַל שֵׁם אַרְבַּע עֲנָקִים שֶׁהָיוּ שָׁם אֲחִימָן שֵׁשַׁי וְתַלְמַי וַאֲבִיהֶם. דָּבָר אַחֵר עַל שֵׁם אַרְבַּע זוּגוֹת שֶׁנִּקְבְּרוּ שָׁם אִישׁ וְאִשְׁתּוֹ אָדָם וְחַוָּה. אַבְרָהָם וְשָׂרָה. יִצְחָק וְרִבְקָה. יַעֲקֹב וְלֵאָה:
A Qiryath Arba’ qui est appelée du nom des quatre géants qui s’y trouvaient : A‘himan, Chéchaï, Talmaï et leur père, comme il est écrit (Bamidbar/Nombres Ch.13, v. 22) « Ils s’acheminèrent du côté du midi, et l’on parvint jusqu’à Hébrôn, où demeuraient Ahimân, Chêchaï et Talmaï, descendants d’Anak ». Autre explication : du nom des quatre couples qui y seront enterrés, mari et femme : Adam et ‘Hawa, Avraham et Sarah, Yits‘haq et Rivqa, Yaâkov et Léa (Beréchith Rabba 58, 4).
וַיָּבֹא אַבְרָהָם. מִבְּאֵר שָׁבַע:
Avraham vint Comme le verset ne précise pas d’où il vient, cela signifie qu’il vient d’un endroit qui est explicitement donné dans la Torah et où il était avant cet événement, c’est à dire de Béér Chèva’, comme il est écrit (supra 22, 19) « Avraham s’installa à Béér Chèva’ ».
לִסְפּוֹד לְשָׂרָה וְלִבְכֹּתָהּ. נִסְמְכָה מִיתַת שָׂרָה לַעֲקֵדַת יִצְחָק לְפִי שֶׁעַל יְדֵי בְּשׂוּרָת הָעֲקֵדָה שֶׁנִּזְדַּמֵּן בְּנָהּ לִשְׁחִיטָה וְכִמְעָט שֶׁלֹּא נִשְׁחָט פָּרְחָה נִשְׁמָתָהּ מִמֶּנּוּ וּמֵתָה:
Pour dire sur Sarah les paroles funèbres et pour la pleurer Le récit de la mort de Sarah fait immédiatement suite à celui du sacrifice de Yts‘haq, dite plus haut [à la fin de la Paracha précédente] parce que lorsqu’elle a appris que son fils avait été ligoté sur l’autel, prêt à être égorgé, et qu’il s’en était fallu de peu qu’il fût immolé, elle en a subi un grand choc et elle est morte comme il est écrit dans le Midrash (Pirqé deRabi Eli‘èzèr 32) que lorsqu’Avraham revint après le « ligotage » de Yts‘haq, le Satan se mit en colère. Que fit-il ? Il alla voir Sarah et lui dit « ne sais-tu pas ce qui s’est passé dans le monde ? », elle lui répondit « Non ». Il lui dit : « ton mari le vieil homme a pris le jeune homme, Yts’haq, et l’a sacrifié en holocauste, et le jeune homme pleurait et se lamentait car il ne pouvait être sauvé. Immédiatement elle se mit à pleurer et à se lamenter, et son âme s’en est allée et elle est mourut [sous le choc].
Genèse Ch. 23 v. 3 :
וַיָּקָם, אַבְרָהָם, מֵעַל, פְּנֵי מֵתוֹ; וַיְדַבֵּר אֶל-בְּנֵי-חֵת, לֵאמֹר.
Abraham, ayant rendu ce devoir à son mort alla parler aux enfants de Heth en ces termes:
Genèse Ch. 23 v. 4 :
גֵּר-וְתוֹשָׁב אָנֹכִי, עִמָּכֶם; תְּנוּ לִי אֲחֻזַּת-קֶבֶר עִמָּכֶם, וְאֶקְבְּרָה מֵתִי מִלְּפָנָי.
« Je ne suis qu’un étranger domicilié parmi vous: accordez-moi la propriété d’une sépulture au milieu de vous, que j’ensevelisse ce mort qui est devant moi. »
גֵּר וְתוֹשָׁב אָנֹכִי עִמָּכֶם. גֵּר מֵאֶרֶץ אַחֶרֶת וְנִתְיַשַּׁבְתִּי עִמָּכֶם. וּמִדְרַשׁ אַגָּדָה אִם תִּרְצוּ הֲרֵינִי גֵּר וְאִם לָאו אֶהֱיֶה תּוֹשָׁב וְאֶטְלֶנָה מִן הַדִּין שֶׁאָמַר לִי הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא לְזַרְעֲךָ אֶתֵּן אֶת הָאָרֶץ הַזֹּאת:
Je suis étranger et habitant parmi vous « étranger » et « habitant » [résidant] sont deux notions contradictoires, et comment est-il possible d’être à la fois étranger et « habitant » [résidant] ? Mais, un étranger venu d’un autre pays, et je me suis installé parmi vous, c’est à dire bien que je sois un étranger, puisque je ne suis pas né dans votre ville, et je n’ai pas de mérites dans ce pays, malgré tout, maintenant que je me suis installé parmi vous j’ai des mérites sur cette terre. Le midrash explique (Beréchith Rabba 58, 6) : Avraham leur a dit, si vous me la vendez de bonne grâce, comme le mérite un étranger, alors je l’accepterai moi aussi et je me considérerai comme un étranger [et donc vous la paierai]. Sinon je serai un « habitant » parmi vous, et je prendrai la sépulture de mon plein droit, puisqu’en réalité je suis un « habitant », puisque le Saint béni soit-Il m’a dit : « je donnerai ce pays à ta descendance » (supra 12, 7).
אֲחֻזַּת קֶבֶר. אֲחוּזַת קַרְקַע לְבֵית הַקְּבָרוֹת:
La possession d’une sépulture Non la possession d’une seule sépulture mais La possession d’un terrain pour en faire une maison de sépulture pour y enterrer toute ma famille.
Genèse Ch. 23 v. 5 :
וַיַּעֲנוּ בְנֵי-חֵת אֶת-אַבְרָהָם, לֵאמֹר לוֹ.
Les enfants de Heth répondirent à Abraham en lui disant:
Genèse Ch. 23 v. 6 :
שְׁמָעֵנוּ אֲדֹנִי, נְשִׂיא אֱלֹהִים אַתָּה בְּתוֹכֵנוּ–בְּמִבְחַר קְבָרֵינוּ, קְבֹר אֶת-מֵתֶךָ; אִישׁ מִמֶּנּוּ, אֶת-קִבְרוֹ לֹא-יִכְלֶה מִמְּךָ מִקְּבֹר מֵתֶךָ.
« Écoute-nous, seigneur! Tu es un dignitaire de Dieu au milieu de nous, dans la meilleure de nos tombes ensevelis ton mort. Nul d’entre nous ne te refusera sa tombe pour inhumer ton mort. »
לֹא יִכְלֶה. לֹא יִמְנָע כְּמוֹ לֹא תִכְלָא רַחֲמֶיךָ. וּכְמוֹ וַיִּכָּלֵא הַגֶּשֶׁם:
Ne refusera (lo yikhlè) il ne faut pas l’expliquer comme étant un langage d’anéantissement / de ruine mais un langage de « refus » (ou « retenir », « empêcher ») c’est à dire « ne refusera pas », comme dans : « toi non plus, ne me refuse pas (lo tikhla) ta clémence » (Tehilim 40, 12), ou dans : « la pluie fut retenue (wayikalé) » (supra 8, 2), même si dans ce dernier cas il est écrit כלא avec un א et dans notre cas il est écrit כלה avec un ה, malgré tout il n’y a pas de différence entre ces deux orthographes car les lettres א et ה sont utilisées parfois l’une à la place de l’autre [au nom du Réem et du Gour Arié].
Genèse Ch. 23 v. 7 :
וַיָּקָם אַבְרָהָם וַיִּשְׁתַּחוּ לְעַם-הָאָרֶץ, לִבְנֵי-חֵת.
Abraham s’avança et se prosterna devant le peuple du pays, devant les enfants de Heth,
Genèse Ch. 23 v. 8 :
וַיְדַבֵּר אִתָּם, לֵאמֹר: אִם-יֵשׁ אֶת-נַפְשְׁכֶם, לִקְבֹּר אֶת-מֵתִי מִלְּפָנַי–שְׁמָעוּנִי, וּפִגְעוּ-לִי בְּעֶפְרוֹן בֶּן-צֹחַר.
et il leur parla ainsi: « Si vous trouvez bon que j’ensevelisse ce mort qui est devant moi, écoutez-moi: priez en ma faveur Éfron, fils de çohar,
נַפְשְׁכֶם. רְצוֹנְכֶם:
Votre âme Votre bon vouloir.
וּפִגְעוּ לִי. לָשׁוֹן בַּקָּשָׁה כְּמוֹ אַל תִּפְגְּעוּ בִי:
Et rencontrez (oufig‘ou) pour moi Il ne faut pas comprendre que ce mot (oufig’ou) est un langage de rencontre, c’est-à-dire « rencontrez moi » comme dans (Supra 32, 2) וַיִּפְגְּעוּ-בוֹ, מַלְאֲכֵי אֱלֹקים « Des anges de Eloqim le rencontrèrent » mais c’est une requête, demandez et obtenez pitié pour moi comme dans : « n’insiste pas (al tifgue‘i) auprès de moi » (Routh 1, 16) dont l’explication est « ne me demandez pas ».
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Le texte de la Paracha ‘Hayé Sarah peut être trouvé sur le site Sefarim.fr
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Cet article « Paracha ‘Hayé Sarah 7 Divré Torah par Le Jardin de la Torah » a été mis en ligne le 12 novembre 2014 Mis à Jour le 19 Novembre 2019 puis à nouveau le 11 novembre 2020