Parachat Chémot Récha Véséfa Atéret Rochénou – Chovavim. Jardindelatorah (5776)
Parachat Chémot Récha Véséfa
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Divré Torah pour l’élévation de mon beau-père Aharon (Halévy) ben Brakha Z’’L
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Parachat Chémot Récha Véséfa Atéret Rochénou (Rabbi David Abé’hséra) et Chovavim (Rav Benayahou Shmouéli)
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Nous venons d’avoir la Hiloula du Rambam (Zatsal) et de Rabbi Yaakov Abé’hséra (Zatsal) et vous savez le lien étroit que la famille de ma mère (Amsellem) a noué avec cette illustre famille. De plus, nous venons d’entrer dans la période des Shovavim qui est dédiée à la réparation des fautes liées aux mauvaises mœurs (tout épanchement séminal hors relation conjugale).
Nous allons donc d’abord avoir un Dévar Torah basé sur le livre « Résha Vésséfa » de Rabbi David Abé’hséra (Ateret Roshénou, petit-fils de Rabbi Yaakov Abéhséra et frès de Baba Salé Zatsal) qui va aborder cette pureté des mœurs et ensuite un moussar sur les Shovavim.
Le livre « Résha Vésséfa » a pour principe de trouver un lien (dérekh rémez – allusion) entre le premier mot de la Parasha et le dernier mot de la parasha ainsi que le dernier mot de la Parasha précédente.
Notre Parasha débute par le mot וְאֵלֶּה “et voici” ; elle se termine par le mot מֵאַרְצוֹ « de son pays ». La Parasha précédente de Vay’hi termine par la mort de Yossef et se termine par le mot בְּמִצְרָיִם « en Egypte ». Le Rav va faire sa Drasha à partir de ces trois mots וְאֵלֶּה – מֵאַרְצוֹ – בְּמִצְרָיִם.
Redonnons les trois versets correspondant à ces trois mots (le premier et le dernier de notre Parasha) et le dernier de la parasha précédente « Vay’hi ».
Le premier verset de la parasha :
וְאֵלֶּה, שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, הַבָּאִים, מִצְרָיְמָה: אֵת יַעֲקֹב, אִישׁ וּבֵיתוֹ בָּאוּ.
Voici les noms des fils d’Israël, venus en Égypte; ils y accompagnèrent Jacob, chacun avec sa famille:
Le dernier verset de la Parasha :
וַיֹּאמֶר יְהוָה, אֶל-מֹשֶׁה, עַתָּה תִרְאֶה, אֲשֶׁר אֶעֱשֶׂה לְפַרְעֹה: כִּי בְיָד חֲזָקָה, יְשַׁלְּחֵם, וּבְיָד חֲזָקָה, יְגָרְשֵׁם מֵאַרְצוֹ.
L’Éternel dit à Moïse: « C’est à présent que tu seras témoin de ce que je veux faire à Pharaon. Forcé par une main puissante, il les laissera partir; d’une main puissante, lui-même les renverra de son pays. »
Et le dernier verset de la Parasha précédente
וַיָּמָת יוֹסֵף, בֶּן-מֵאָה וָעֶשֶׂר שָׁנִים; וַיַּחַנְטוּ אֹתוֹ, וַיִּישֶׂם בָּאָרוֹן בְּמִצְרָיִם.
Joseph mourut âgé de cent dix ans; on l’embauma et il fut déposé dans un cercueil en Égypte.
On va pouvoir comprendre le lien à partir de l’enseignement du Zohar Hakaddosh dans la Parasha de Vay’hi. Celui-ci nous apprend que celui qui respecte l’alliance a le mérite d’être enterré dans un ארון (disons un cercueil, la suite va nous éclairer) comme Yossef Hatsaddik ; le Zohar nous apprend que le corps de Yossef a été enterré dans un cercueil et sa Néshama a été « enterrée » dans un cercueil céleste ce qui est un degré d’élévation très haut et réservé à celui qui a respecté l’alliance (le Bérit Kodesh c’est-à-dire la pureté des mœurs).
En effet, le Zohar nous dit en effet « Yaakov a préservé son corps et son Nefesh (son âme) et il en a été de même pour Yossef, car Yossef également a préservé son corps et son Nefesh, car le corps et le Bérit sont considérés comme une seule et même chose, et donc par leur qualité (Mida Kénéghed Mida – comportement pour comportement) il fallait que soit conservés leurs corps en allusion au « corps haut » (Gouf haêlyone) , le zohar explique ce qui vient d’être énoncé : la préservation de son corps comme il est écrit «וַיַּחַנְטוּ אֹתוֹ” “on l’embauma » (par cela le corps a été conservé pendant une longue période mais pas éternellement puisqu’il est écrit
וַיֹּאמֶר יוֹסֵף אֶל-אֶחָיו, אָנֹכִי מֵת; וֵאלֹהִים פָּקֹד יִפְקֹד אֶתְכֶם, וְהֶעֱלָה אֶתְכֶם מִן-הָאָרֶץ הַזֹּאת, אֶל-הָאָרֶץ, אֲשֶׁר נִשְׁבַּע לְאַבְרָהָם לְיִצְחָק וּלְיַעֲקֹב
Joseph dit à ses frères: « Je vais mourir. Sachez que le Seigneur vous visitera et vous ramènera de ce pays dans celui qu’il a promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob. )
Egalement la conservation du Nefesh comme il est écrit וַיִּישֶׂם בָּאָרוֹן בְּמִצְרָיִם « il fut déposé dans un cercueil en Égypte » (le Zohar explique comment on déduit la préservation du Néfesh de ce verset) pour quelle raison וַיִּישֶׂם a-t-il été écrit avec deux Yod ? (car on aurait dû écrire ויושם) parce que Yossef a conservé le bérit (la pureté des mœurs) ici-bas et de ce fait l’alliance d’en haut lui a été conservée par laquelle il a été scellé pour être le réceptacle de la qualité de Yéssod (fondement – également 9ème Séphira représentée par les organes génitaux dans le zohar) et en conséquence lorsqu’il a quitté ce monde il a été mis dans deux coffres (Aron), dans un coffre (un cercueil) ici-bas et dans un « coffre » en haut. Le zohar demande alors : un coffre en haut, de quoi s’agit-il ? Réponse « c’est comme on le dit dans le verset (Josué Ch. 3 verset 11) :
הִנֵּה אֲרוֹן הַבְּרִית, אֲדוֹן כָּל-הָאָרֶץ, עֹבֵר לִפְנֵיכֶם, בַּיַּרְדֵּן.
voyez, l’arche d’alliance du Maître de toute la terre, va, à votre tête, traverser le Jourdain.
C’est-à-dire que le « coffre » d’en haut s’appelle « Aron Habérit » « Arche d’alliance » ce qui est en vérité la Shékhina (présence divine), car n’en hérite que celui qui préserve le Bérit – l’alliance (la sexualité). Du fait que Yossef Hatsadiq a préservé son signe d’alliance (en ne se débauchant pas avec la femme de Potiphar) alors il a été posé dans deux arches (Aron), son corps dans un cercueil ici-bas et son Nefesh dans l’arche qui est la Shékhina là-haut.
Le Zohar poursuit son argumentaire : וַיִּישֶׂם בָּאָרוֹן בְּמִצְרָיִם – « il fut déposé dans une « arche » en Égypte », cela est évident (son corps a été mis dans un cercueil) mais le verset lorsqu’il utilise deux Yod dans le mot וַיִּישֶׂם, c’est clair qu’il veut nous apprendre autre chose, et quoi donc ? Que bien que son âme l’ai quittée en dehors d’Israël malgré tout elle s’est attachée à la Shékhina qui est le « Aron d’en Haut » (le « coffre » d’en haut) ; c’est ce que nous apprend le (dernier) verset (dela parashat Vay’hi) וַיִּישֶׂם בָּאָרוֹן à la fois en bas et en haut; et cela du fait qu’il a préservé l’alliance, et (de même) chaque Tsadik (Juste) qui préserve l’alliance hérite de la terre d’en haut même s’il est mort en dehors d’Israël malgré cela, dès que son âme quitte son corps elle monte et s’attache à la « Terre de vie » « Erets Ha’haym » qui est la Shékhina ; comme on le dit (Isaïe Ch. 60 v. 21) :
וְעַמֵּךְ כֻּלָּם צַדִּיקִים, לְעוֹלָם יִירְשׁוּ אָרֶץ; נֵצֶר מטעו (מַטָּעַי) מַעֲשֵׂה יָדַי, לְהִתְפָּאֵר
Et ton peuple ne sera composé que de justes, qui posséderont à jamais ce pays, eux, rejeton que j’ai planté, œuvre de mes mains, dont je me fais honneur.
(Nota bene : אָרֶץ fait allusion à la Malkhout qui est la Shékhina)
Le Rav David Abe’hséra (Atéret Roshénou) poursuit : nous savons également que la Tsidkout de Yossef (le fait que ce soit un juste) a permis au peuple d’Israël de survivre en Egypte (et d’en être délivré), car elle leur a permis (son mérite leur a donné la force) de préserver l’alliance (la pureté des mœurs) comme on l’apprend du Midrash Rabba que par ce mérite (parmi d’autres) Israël a pu sortir d’Egypte.
Rapportons le Midrash dans Vaykra Rabba à propos du verset (Lévitique Ch. 24 v. 10) :
וַיֵּצֵא, בֶּן-אִשָּׁה יִשְׂרְאֵלִית, וְהוּא בֶּן-אִישׁ מִצְרִי, בְּתוֹךְ בְּנֵי יִשְׂרָאֵל; וַיִּנָּצוּ, בַּמַּחֲנֶה, בֶּן הַיִּשְׂרְאֵלִית, וְאִישׁ הַיִּשְׂרְאֵלִי.
Il arriva que le fils d’une femme israélite, lequel avait pour père un Egyptien, était allé se mêler aux enfants d’Israël; une querelle s’éleva dans le camp, entre ce fils d’une Israélite et un homme d’Israël.
Ce récit d’une querelle s’est terminé par un blasphème et cet homme a été lapidé.
Le Midrash poursuit : C’est ce que dit le verset (dans Chir Hachirim – le Cantique des cantiques Ch. 4 V. 12)
גַּן נָעוּל, אֲחֹתִי כַלָּה; גַּל נָעוּל, מַעְיָן חָתוּם.
C’est un jardin clos que ma sœur, ma fiancée, une source fermée, une fontaine scellée;
Rabbi Pin’has enseigne גַּן נָעוּל ce sont les filles vierges (qui ont su préserver la pureté des mœurs – comme le mot נָעוּל fermé, le laisse entendre) גַּל נָעוּל ce sont les (Béoulot) femmes qui sont mariées (on l’ont été) [et qui ont su préserver la pureté des mœurs – à nouveau le mot נָעוּל ] מַעְיָן חָתוּם (une fontaine scellée) ce sont les hommes (qui ont su préserver la pureté des mœurs (« fontaine » est bien adapté à un homme dans ce contexte)).
Autre manière de voir les choses (poursuit le Midrash) : Rabbi Pin’has dit au nom de Rabbi Haya Bar Abba (en expliquant le même verset) גַּן נָעוּל “un jardin clos” du fait que Israël s’est préservé de la Erva (de la dépravation), alors de ce fait Shir Hashirim poursuit par שְׁלָחַיִךְ « je t’ai renvoyée » ils sont sortis d’Egypte de la même manière que lors du renvoi des enfants d’Israël וַיְהִי, בְּשַׁלַּח פַּרְעֹה “ce fut lorsque Pharaon en renvoyé les enfants d’Israël ».
Rabbi Houna au nom de Rabbi ‘Hya bar Abba disait « Sarah Iménou (lorsqu’elle a été kidnappée par Pharaon) est descendue en Egypte et elle s’est restreinte de la débauche alors toutes les femmes se sont préservées de la débauche grâce à elle ; Yossef est descendu en Egypte et s’est restreint de la débauche alors Israël s’est préservé de la débauche par son mérite.
Rabbi ‘Hya bar Abba disait Yossef était digne que les Béné Israël puissent sortir d’Egypte par le mérite de s’être préservé de la débauche.
Rav Houna a dit au nom de Bar Kappara que grâce à quatre choses les Béné Israël ont pu être délivrés d’Egypte :
- Ils n’ont pas changé leurs noms
- Ils n’ont pas changé leur langue
- Ils n’ont pas dit de Lashone Hara (médisance) les uns sur les autres
- Et on n’a pas trouvé parmi eux un seul qui se soit adonné à la débauche
Sache qu’il en était ainsi, une seule a fauté et la Torah l’a bien fait savoir comme il est dit, à propos du blasphémateur mentionné ci-dessus (Lévitique Ch. 24 v 11)
וְשֵׁם אִמּוֹ שְׁלֹמִית בַּת-דִּבְרִי, לְמַטֵּה-דָן.
Le nom de sa mère était Chelomith, fille de Dibri, de la tribu de Dan.
(Voir Rashi sur place :
וְשֵׁם אִמּוֹ שְׁלֹמִית בַּת-דִּבְרִי, שִׁבְחָן שֶׁל יִשְׂרָאֵל שֶׁפִּרְסְמָהּ הַכָּתוּב לְזוֹ, לוֹמַר שֶׁהִיא לְבַדָּה הָיְתָה זוֹנָה.
Et le nom de sa mère était Chelomith, fille de Divri La révélation de son nom est à l’éloge d’Israël, pour bien marquer qu’elle a été la seule à se prostituer. )
Nous avons donc appris jusque-là, nous synthétise Rabbi David Abehséra que Yossef Hatsadik, grâce à sa résistance lors de l’épreuve avec la femme de Putiphar, épreuve qu’il a surmontée en restant dans sa Tsidkout (être Tsadik) et qu’il a su préserver l’alliance, le Bérit (la pureté des mœurs), a eu le droit à cette arche céleste, cette union avec la Shékhina. Il a également mérité que ce soit Moshé Rabbénou en personne qui s’occupe de le faire monter en terre d’Israël [c’est-à-dire que Moshé Rabbénou s’est occupé de Yossef jusqu’à son décès mais ce n’est pas lui qui l’a enterré à Shékem, il l’a amené jusqu’à la frontière d’Israël, là où Moshé est décédé], comme on le voit dans la Parasha de Béshalla’h :
וַיִּקַּח מֹשֶׁה אֶת-עַצְמוֹת יוֹסֵף, עִמּוֹ: כִּי הַשְׁבֵּעַ הִשְׁבִּיעַ אֶת-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, לֵאמֹר, פָּקֹד יִפְקֹד אֱלֹהִים אֶתְכֶם, וְהַעֲלִיתֶם אֶת-עַצְמֹתַי מִזֶּה אִתְּכֶם
Moïse emporta en même temps les ossements de Joseph car celui-ci avait formellement adjuré les enfants d’Israël, en disant: « Dieu ne manquera pas de vous visiter et alors vous emporterez mes os de ce pays.
Cette préservation des mœurs est également ce qui a permis au Béné Israël de sortir d’Egypte, comme on l’explique également à propos du verset (Téhilim 122 V. 4) :
שֶׁשָּׁם עָלוּ שְׁבָטִים, שִׁבְטֵי-יָהּ–עֵדוּת לְיִשְׂרָאֵל: לְהֹדוֹת, לְשֵׁם יְהוָה.
Car c’est là que montent les tribus, les tribus de l’Eternel, selon la charte d’Israël, pour célébrer le nom du Seigneur.
Les Shévatim, les tribus, sont restées celles de l’Eternel, ce qui démontre qu’elles sont restées dans la Tsidkout, car Hashem n’associe pas son nom à la débauche. Les peuples du monde se sont moqués des Béné Israël en disant « si les Egyptiens les ont asservis à ce point, à plus forte raison ont-ils dû asservir leurs femmes !! ». Hashem a répondu en associant son Nom (יָהּ) aux tribus comme on le voit (Bamidbar Ch. 26)
רְאוּבֵן, בְּכוֹר יִשְׂרָאֵל; בְּנֵי רְאוּבֵן, חֲנוֹךְ מִשְׁפַּחַת הַחֲנֹכִי, לְפַלּוּא, מִשְׁפַּחַת הַפַּלֻּאִי. ו לְחֶצְרֹן, מִשְׁפַּחַת הַחֶצְרוֹנִי; לְכַרְמִי, מִשְׁפַּחַת הַכַּרְמִי. ז אֵלֶּה, מִשְׁפְּחֹת הָראוּבֵנִי
Ruben, premier-né d’Israël. Les fils de Ruben: Hénok, d’où la famille des Hénokites; de Pallou, la famille des Pallouïtes; 6 de Heçrôn, la famille des Heçronites; de Karmi, la famille des Karmites. 7 Telles sont les familles issues de Ruben;
Tous les noms des familles et des tribus commencent par Yod et se terminent par Hé (ce qui donne יָהּ), pour nous montrer comme le rapporte Rashi qu’il n’en a rien été et que les Béné Israël sont restés intègres dans leur pureté.
On voit donc bien maintenant le rapport entre les trois mots/expressions que nous avons rapportés au début et sur lesquels Atéret Roshénou base sa Dérasha, à savoir בְּמִצְרָיִם “En Egypte” qui est la fin de la Parasha de Vay’hi qui est וַיִּישֶׂם בָּאָרוֹן בְּמִצְרָיִם “il fut déposé dans un cercueil en Egypte” , c’est-à-dire comme vu plus haut que par le mérite de la préservation du Bérit, de l’alliance, cela lui a permis d’arriver au point וַיִּישֶׂם בָּאָרוֹן בְּמִצְרָיִם d’avoir sa Néshama étroitement liée à la Shékhina. Egalement Moshé a pris les ossements de Yossef en Egypte, comme on le voit dans la Guémara de Sotta (13a – dans la Guémara il y a deux explications, le Rav retient pour son discours la seconde). Moshé est allé dans le cimetière royal, et a dit « Yossef, le moment d’accomplir la promesse que tu as fait jurer aux Béné Israël, Si tu te montres alors tout ira bien, si non nous serons alors délivrés de cette promesse ». Immédiatement le cercueil de Yossef a vibré et Moshé a pu l’emporter. Pendant toutes les années dans le désert il y avait 2 Aronot côte à côte, le cercueil de Yossef d’une part et le tabernacle (le Aron Hakodesh) d’autre part, et la Shékhina se déplaçait ainsi avec les deux Aronot. Les gens demandaient quelle est l’importance de ces deux coffres, on répondait un est pour un mort (Yossef) et un est pour la Shékhina ; est-ce l’usage qu’un mort se déplace avec la Shékhina ? Réponse : Celui-ci (Yossef) a accompli tout ce qui écrit dans celui-la (la Torah qui était dans le Aron Hakoddesh).
Pour synthétiser, c’est le mérite de la Tsidkout de Yossef qui leur a permis de sortir d’Egypte et c’est cela בְּמִצְרָיִם (c’est-à-dire que בְּמִצְרָיִם nous dit en allusion “Yossef fut enterré dans un cercueil en Egypte » et tout ce qui suit et qui va advenir par la suite jusqu’à ce qu’on amène ses ossements en Israël). De même pour les Béné Israël, ils ont également eu le mérite de préserver le Bérit Koddesh (la pureté des mœurs) ce qui leur a permis de sortir d’Egypte avec « la main haute » « Béyad Rama ».
C’est donc ce que signifie וְאֵלֶּה, שְׁמוֹת “Voici les noms des enfants d’Israël » , alors par le mérite d’avoir respecté l’alliance il auront יְגָרְשֵׁם מֵאַרְצוֹ “il les renverra de sa terre”, c’est-à-dire que de la même manière que Yossef a mérité par le fait d’avoir préservé l’alliance d’avoir le mérite d’être associé à la Shékhina (sous-entendu par וַיִּישֶׂם בָּאָרוֹן בְּמִצְרָיִם comme expliqué plus haut) , tous les Béné Israël qui sont sous-entendus dans וְאֵלֶּה, שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל , par le mérite d’avoir préservé les mœurs, vont être expulsés d’Egypte par Pharaon. C’est tout cet enseignement qui est contenu dans les trois mots וְאֵלֶּה בְּמִצְרָיִם מֵאַרְצוֹ
ימי השובבים – Les Chovavim
Après cet enseignement, il est simple de faire le lien avec la période dans laquelle nous venons d’entrer, à savoir la période des Shovavim שובבים.
Nous avons, Baroukh Hashem, terminé le Séfer Béréshit qui nous a permis de voir le cours de la vie des Avot Hakédoshim (des saints patriarches), et la manière de se comporter de ceux-ci selon l’adage « Dérekh Erets Kadmon Latorah » « le savoir-vivre doit précéder la Torah ». Comme on le sait le Séfer Béréshit s’appelle Séfer Hayashar c’est-à-dire qu’il nous montre le droit chemin et nous conduit à avoir des bonnes Midot, des bonnes qualités comportementales, afin que nous soyons un ustensile apte à recevoir la Torah (le don de la Torah dans Parashat Ytro). Et donc maintenant il nous est possible d’avoir le mérite de commencer à étudier le livre de Shémot qui contient trois grands thèmes :
- La sortie d’Egypte et la fente de la mer des joncs (קריעת ים סוף)
- קבלת התורה – la réception de la Torah
- La Shékhina qui réside parmi les Béné Israël et le sujet du Mishkan (temple mobile)
Nous débutons cette période nouvelle, des jours très importants qui sont les Shovavim שובבים nommés selon les premières lettres des Parashiyot de cette période :
- שמות
- וארא
- בא
- בשלח
- יתרו
- משפּטים
Les premières lettres font effectivement שובבים, ces 6 Parashiyot sont donc pendant 42 jours qui correspondent aux 42 lettres du nom saint issu de Ana Békhoa’h אנא בכח et grâce à ce nom on peut faire monter toutes les étincelles de puretés (Nétsoutsot) qui dans sont enfouies les Kélipot, et dans cette période il nous est donné de réparer les fautes liées à la pureté. Une Bat Kol (voix céleste) sort et dit שובו בנים שובבים revenez, enfants rebelles.
L’Admour de Toledot Aharon a écrit que l’importance des jours de Shovavim est équivalente à celle des Assra Yémé Téshouva les 10 jours de pénitence, car ces jours sont particulièrement propices à la Téshouva.
Ces Parashiyot parlent de l’esclavage d’Egypte et sont particulièrement propices pour celui qui a transgressé les fautes liées aux mœurs (épanchements en vais, liaisons interdites …) comme le dit le ARI ZAL. Le Ari Zal explique dans Shaar Hapsoukim (parashat Shémot) que du fait de la faute d’Adam Harishone, celui-ci s’est séparé de son épouse pendant 130 ans et a donc eu de nombreux épanchements séminaux en vain, et donc de nombreuses étincelles de pureté se sont répandues dans le monde entier et en particulier en Egypte qui est la nudité de la terre ערות הארץ qui en a reçu une grande concentration de ces étincelles et donc de ce fait les béné Israël ont dû descendre en Egypte afin de réparer et récupérer toutes ces étincelles et les ramener du côté de la pureté et donc dans toutes ces Parashiyot qui parlent de l’esclavage d’Egypte il y a le potentiel de réparer ces étincelles qui ont été répandues par Adam, et par nous-même, du fait de nos égarements.
Le Ari Zal rapporte (dans Shaar Haguilgoulim) qu’Adam Harishone contenait en lui toutes les âmes du peuple juif, ensuite ces âmes sont allées dans les trois patriarches (Avraham, Isaac, Jacob) et ensuite dans les 12 Shévatim (les enfants de Yaakov) et ensuite dans les ששים ריבוא les personnes sorties d’Egypte. C’est ce que dit notre Parasha וְאֵלֶּה, שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל la Torah utilise le mot Israël et non le nom Yaakov car dans le nom même de Israël on a en allusion les noms des 3 patriarches et des matriarches :
- י : יצחק, יעקב(Yts’hak – Yaakov)
- ש : שרה(Sarah)
- ר: רבקה ; רחל(Rivka – Ra’hel)
- א: אברהם(Avraham)
- ל: לאה(Léa)
Et la Shékhina est descendue également en Egypte avec les Béné Israël comme on le voit, le verset utilise l’expression מִצְרָיְמָה et non מצרים car le mot מִצְרָיְמָה a la même valeur numérique que שכינה – Shékhina.
Comme les Béné Israël n’avaient pas encore reçu la Torah ils ont dû travailler בְּפָרֶךְ dans des « rudes besognes » des conditions horribles. Mais nous qui avons le mérite de faire partie de ceux qui ont reçu la Torah notre manière de réparer (ces mêmes fautes), de faire le Tikoun, est par l’étude assidue de la Torah (עמל התורה) en nous y investissant pleinement, de dormir le moins possible en s’adonnant à l’étude de la Torah comme l’explique le Zohar Hakadosh sur le verset :
וַיְמָרְרוּ אֶת-חַיֵּיהֶם בַּעֲבֹדָה קָשָׁה, בְּחֹמֶר וּבִלְבֵנִים, וּבְכָל-עֲבֹדָה, בַּשָּׂדֶה–אֵת, כָּל-עֲבֹדָתָם, אֲשֶׁר-עָבְדוּ בָהֶם, בְּפָרֶךְ
Ils leur rendirent la vie amère par des travaux pénibles sur l’argile et la brique, par des corvées rurales, outre les autres labeurs qu’ils leur imposèrent tyranniquement.
Le Zohar explique que ce verset nous parle de l’étude de la Torah :
בַּעֲבֹדָה קָשָׁה: קושיות (Les questions ardues)
, בְּחֹמֶר: קל וחומר(le raisonnement a fortiori)
וּבִלְבֵנִים:ליבון ההלכה (l’éclaircissement de la Halakha/loi)
, וּבְכָל עֲבֹדָה, בַּשָּׂדֶה: בריתות (les Baraytot – de l’Araméen Bara « extérieur » , comme le laisse entendre le mot champ)
L’étude de la Torah est le baume très puissant qui permet de réparer ces étincelles de pureté qui sont tombées dans la Toum-a – l’impureté. On remarque d’ailleurs que le mot שובבים a pour valeur numérique 360 qui est celle de ש »ס qui est le Talmoud, c’est-à-dire que de nos jours, après le don de la Torah, il faut s’adonner à l’étude de la Torah (pour réparer les faute).
Il est notoire, comme l’enseignent les livres saints, que toutes les souffrances qui adviennent à l’homme viennent des fautes sexuelles (qui détériorent le Bérit Qodesh– le signe d’alliance) car par ces fautes nous faisons descendre des étincelles de pureté vers les Kélipot, l’impureté (une écorce qui va contenir les étincelles de pureté), et ces étincelles crient pour être délivrées et sortir de leur prison ; c’est comparable à un homme qu’on a enfermé dans un endroit dont il ne peut s’échapper et à qui on fait subir d’atroces souffrances ; et celui qui a fauté ainsi à un sort très dur car cette étincelle est considérée comme son propre enfant et c’est lui-même qui l’a mis dans cette prison et il n’y a pas plus grande cruauté que d’enfermer son propre fils et le livrer à ses ennemis qui vont le faire souffrir. Mais il n’y a pas un père qui ne va pas avoir de la pitié pour ses enfants et donc dans cette période qui est celle dédiée à la réparation de ces étincelles chacun doit s’efforcer de réparer ces fautes.
En conséquence chacun doit se renforcer dans l’étude de la Torah, de même dans la lecture des Téhilim et nos sages nous en enseignent : וְאֵלֶּה, שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, הַבָּאִים, מִצְרָיְמָה les premières lettres de ces mots forment le mot משביה – de l’emprisonnement et de même les dernières lettres de ces mots forment le mot תהלים Téhilim.
C’est-à-dire que par lecture des Téhilim avec concentration il y a la force de faire sortir les étincelles de pureté de leur prison משביה (que sont les Kélipot). Et de même le mot תהלים va permettre de former l’expression תיקון מילה (réparation de la Mila de la circoncision, l’organe par lequel nous faisons ces fautes) car par leur lecture on va pouvoir réparer toutes ces fautes des mauvaises mœurs. De même le mot Mila מילה constitue les premières lettres de l’expression המנחיל מנוחה לעמו ישראל (Qui fait hériter du repos à son peuple Israël) c’est-à-dire que chaque fois que l’homme a des souffrances il lit les Téhilim et il trouve le repos.
En conclusion, nous retiendrons l’importance de préserver la pureté des mœurs (tout épanchement qui n’aurait pas lieu lors de rapport conjugal). C’est cette préservation qui a donné le mérite aux béné Israël de pouvoir sortir d’Egypte et pour nous personnellement, nous retiendrons qu’Hashem dans sa grande bonté, nous a donné cette période de Shovavim qui va nous permettre de réparer les éventuelles fautes de jeunesse par l’étude assidue de la Torah et la lecture des Téhilim.
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Article « Parachat Chémot Récha Véséfa Atéret Rochénou – Chovavim » Publié le 31 décembre 2015. Remis à jour le 13 janvier 2020